Le mardi 22 novembre dernier, avait lieu à la Maison de l’agriculture, une réunion d’échanges entre l’OFB (Office Français de la Biodiversité) et les syndicats agricoles. La FDSEA et la Confédération Paysanne étaient représentées et c’est Jean-Marcel Buat qui a porté la voix de la Coordination rurale de la Haute-Marne.
Contrôles, clôtures, loup, de nombreux sujets ont été abordés.
Mais pour quels résultats ?
Jean-Marcel Buat, éleveur et membre du Conseil d’administration du CR52, nous livre un bilan mitigé de ce dialogue de sourds.
Jean-Marcel Buat, Membre du conseil d’administration de la CR52
Des centaines de contrôles par an
« Lors de cette réunion, il a été abordé la question des contrôles. L’OFB est composé, dans le département de la Haute-Marne, d’une équipe de 15 inspecteurs de l’environnement répartis en deux zones, une au nord du département et l’autre au sud. Ici, il y a entre 500 et 700 contrôles annuels, avec une particularité : la police de l’eau réalise 30% de ces contrôles. Cela implique les travaux sur les cours d’eau, le comblement de zones humides mais aussi des contrôles sur l’utilisation des produits phytosanitaires. En 2021, sur 40 contrôles d’agriculteurs, la moitié a fini devant la justice.
Cette tension permanente n’est pas la bienvenue dans un contexte où les agriculteurs sont déjà trop souvent malmenés. En effet, les procédures impliquant des passages devant les tribunaux et des sanctions financières onéreuses pour des faits généralement mineurs sont lourdes de conséquences pour les agriculteurs. Cette question avait déjà été abordée dans d’autres départements comme dans le Haut-Rhin.
La Coordination Rurale a également voulu aborder le sujet du manque de solutions pour le désherbage sous les clôtures à gibier. Néanmoins, les échanges n’ont pu aboutir à une prise de décision de la part de l’OFB qui aurait permis de mettre fin à leur acharnement procédurier.
Le silence face à la question de la prédation
Enfin, les syndicats agricoles ont rappelé la présence du loup en Haute-Marne et la nécessité de se saisir sérieusement du sujet « pour sauver notre agriculture d’élevage » selon les mots de l’agriculteur. La Coordination Rurale déplore ainsi l’absence de position de l’OFB quant à la résolution du problème de loup sur le territoire.
« En résumé, nous avons assisté à une réunion où on nous écoute, mais où on ne veut pas nous entendre ! ».
