Avec la volonté de faire écho aux actions menées sur le territoire national pour enfin dire STOP aux excès de la politique agricole actuelle, les adhérents de la Coordination Rurale du Grand Est ont choisi de se mobiliser le 6 février devant le Parlement européen de Strasbourg.
En effet, face aux contraintes toujours plus élevées de la réglementation européenne et à des revenus de plus en plus bas, le monde agricole est à bout et les élus de la CR Grand Est dénoncent une politique agricole commune mortifère dont les orientations contradictoires ne cessent de provoquer la colère des agriculteurs.
La CR Grand Est à la rencontre des députés européens
Compte tenu des annonces gouvernementales plutôt décevantes de la part de Gabriel Attal le 26 janvier dernier, une délégation de la Coordination Rurale du Grand Est a profité de la mobilisation devant le Parlement européen pour se faire entendre et aller à la rencontre des eurodéputés pour aborder plusieurs sujets au cœur des préoccupations des agriculteurs. Accompagnés de Christian Convers et Patrick Legras, élus du syndicat national, ce fut l’occasion d’échanger avec plusieurs groupes politiques : Renew Europe, Identité et démocratie et le Parti populaire européen (PPE). Tout d’abord, le traité de Rome, fondateur de l’Union européenne, avait assigné à la PAC des missions précises parmi lesquelles la garantie de sécurité des approvisionnements, la stabilisation des marchés et l’assurance d’un niveau de vie équitable à la population agricole. Aujourd’hui, force est de constater que nous nous trouvons actuellement dans une situation à l’opposé de ces objectifs initiaux, ce qui occasionne la colère des agriculteurs.
La PAC que propose la Coordination Rurale est assise sur des prix agricoles en rapport avec les coûts réels de production. Elle se passerait du système artificiel, arbitraire, coûteux, complexe et toujours décrié des aides directes. Par ailleurs, si l’étiquetage est une nécessité, il ne peut, ni ne doit servir de paravent à l’absence de contrôle. Sans une politique de contrôles, harmonisée à l’échelle européenne, l’étiquetage deviendra une contrainte pour ceux qui respectent la loi et une formalité pour ceux qui l’ignorent. Les consommateurs reconnaissent la qualité de la production française. Cela étant, l’étiquetage sur l’origine des produits, est soit insuffisant, soit laxiste. Le consommateur est en droit de savoir ce qu’il mange. La Coordination Rurale déplore que les marquent ne procèdent pas à l’affichage complet et exhaustif de tous les éléments composants un produit fini sur l’étiquette.
STOP à la concurrence déloyal en Europe !
Par la suite, les élus de la CR Grand Est sont revenus sur les problématiques liées aux accords de libre-échange. En effet, dans le cadre du mandat actuel, la Commission européenne a conclu cinq négociations commerciales, dont des accords de libre-échange (ALE) avec la Nouvelle-Zélande, le Chili et le Kenya. Alors que la Commission prétend vouloir faciliter le commerce pour soutenir les agriculteurs des pays tiers, ces justifications peinent à convaincre la Coordination Rurale. En effet, la France importe principalement depuis le Brésil, les États-Unis, l’Ukraine et le Canada qui sont loin de représenter les exportations de petites exploitations.
Les représentants de la CR Grand Est ont également demandé à ce que l’Europe harmonise les normes alimentaires, sociales, sanitaires et environnementales entre tous les pays afin de réduire la concurrence déloyale entre les agriculteurs européens. En effet pour Paul Fritsch, « l’État empoisonne nos citoyens avec l’importation de produits respectant des normes différentes de la France ».
Enfin, en ce qui concerne les produits phytosanitaires, la Coordination Rurale milite pour sortir de la position paradoxale qui consiste à interdire aux agriculteurs français l’utilisation d’une technique ou d’un produit, mais à autoriser les importations depuis des pays qui en maintiennent l’utilisation (OGM, néonicotinoïdes, etc). Pour la Coordination Rurale, ceci pose non seulement la question de la santé des producteurs et des consommateurs, mais aussi celle de la concurrence déloyale entre les producteurs.
Pendant plusieurs jours, la Coordination Rurale du Grand Est a fait entendre ses idées en se mobilisant avec force sur l’ensemble de la région. À Strasbourg, cet événement a été particulièrement suivi, comme peuvent en témoigner les retombées presse ci-dessous. Désormais, la situation requiert une réactivité des politiques pour enfin acter des solutions structurelles !
Toutes les retombées presse :
TV5 Monde : Tracteurs et agriculteurs en colère devant le Parlement européen
Rue89 Strasbourg : Deux manifestations d’agriculteurs devant le Parlement européen mardi 6 février
France 3 Régions : Colère des agriculteurs : « l’Europe est devenue une arène de gladiateurs », la coordination rurale reste mobilisée
La Croix : Tracteurs et agriculteurs en colère devant le Parlement européen
Challenges : Tracteurs et agriculteurs en colère devant le Parlement européen
Terre-net : Tracteurs et agriculteurs en colère devant le Parlement européen
Le Figaro TV
« La politique agricole actuelle ne marche plus » : devant le Parlement européen, des agriculteurs en colère
BFM – Alsace
Des agriculteurs interpellent les eurodéputés
Intervention de Paul Fritsch, président de la CR Grand Est
BFM – Alsace
Mobilisation des agriculteurs :
Deux manifestations devant le Parlement européen à Strasbourg