Le maire de Langouët a pris le 18 mai un arrêté interdisant l'utilisation de produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres « de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel », invoquant l’inaction de l’État sur le sujet. Très rapidement, la Coordination Rurale de Bretagne a réagi pour dénoncer cet arrêté qui outrepasse les compétences du maire. En effet, seul le ministre de l’agriculture peut prendre toute mesure d’interdiction et de restriction concernant l’utilisation et la détention de produits phyto.

Pourquoi s’en prendre à l’agriculture française ?

La CR tient à rappeler que pour utiliser ces produits les agriculteurs respectent des règles strictes. Jean-François Couëtil, agriculteur en Ille-et-Vilaine (35) est consterné par les témoignages de certains soutiens du maire de Langoüet : « Une femme nous affirme avoir peur que ses enfants tombent malades car ils ont des taux élevés de glyphosate dans leurs urines alors qu'elles mangent bio. Tout d’abord, nous avons des raisons de douter de la fiabilité de ces analyses. Ensuite, nous devons rappeler qu’en France, le glyphosate n’est jamais utilisé sur la plante mais entre deux cultures, à des doses ne dépassant pas deux litres par hectare. Par contre, cette mère de famille s’interroge-t-elle sur les denrée alimentaires importées qu’elle consomme ? D’autres pays ont des normes bien inférieures aux nôtres et ces produits se retrouvent dans nos magasins. L’urgence est de stopper ces importations qui ne correspondent pas aux attentes des consommateurs et qui font du tort aux agriculteurs français. »

Jean-François Couëtil poursuit : « Arrêtons de stigmatiser les agriculteurs français qui ne sont ni des pollueurs, ni des empoisonneurs. L’attitude du maire de Langouët est irresponsable. Nous nous félicitons donc de la décision du tribunal administratif de suspendre cet arrêté. »

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