Au cours des derniers mois, pour présenter leur organisation, débattre sur l’actualité agricole et défendre leurs positions, les représentants de la CR des Savoie ont rencontré les députés Marina Ferrari (1ère circonscription de Savoie), Véronique Riotton (1ère circonscription de Haute-Savoie) et Xavier Roseren (6ème circonscription de Haute-Savoie).
Après avoir pris le temps de présenter à leurs députés l’histoire, le fonctionnement et les principaux engagements de la Coordination Rurale (opposition à la PAC de 92 et aux traités de libre-échange, exception agriculturelle, etc), les responsables de la CR des Savoie ont profité de ces rencontres pour aborder un certain nombre de sujets, parmi lesquels :
L’installation et la transmission des fermes :
Dans les départements savoyards, le coût de la vie élevé et les difficultés d’accès au foncier complexifient considérablement les processus d’installation et de transmission. Pourtant, dans des départements où près de 26 % des exploitations ont disparu entre 2010 et 2020 (source : agreste), il est plus que jamais primordial de prêter une attention centrale à la question du renouvellement des générations en agriculture.
Face aux carcans actuels et à un dispositif qui a montré ses limites, la CR porte un projet pour une installation libre et réussie. Aujourd’hui de très nombreux jeunes font le choix d’une installation non aidée, et sont ainsi pénalisés par un environnement réglementaire qui les déconsidère. Ainsi, il faut faciliter au maximum les démarches d’installation et assouplir les critères d’attribution des aides : le critère d’âge doit être revu, les formations pratiques et l’expérience prises en compte pour éviter les écueils du “diplôme barrage” : pas de démarches inutiles et de stages obligatoires pénalisants… La CR s’oppose donc aussi à toute discrimination entre les installations aidées et celles qui ne le sont pas (accès aux aides, aux droits à produire…). Ce combat est difficile car cette injustice est une stratégie de certains pour garder le contrôle sur les installés.
Gilles Chatelain, Président de la CR des Savoie, insiste également sur l’importance d’alléger les droits de succession et de mettre en place une forme de tutorat pour que la passation entre cédants et repreneurs puissent s’effectuer de la meilleure manière possible.
Les conséquences agricoles de la guerre en Ukraine :
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les conséquences sur le milieu agricole se sont considérablement alourdies. La hausse des charges (prix de l’électricité notamment) et l’explosion des coûts de production (intrants, coût vétérinaire, GNR, etc.) inquiètent vivement la profession.
Dans ce contexte particulièrement tendu, la CR propose un plan d’action pour faire face à la situation actuelle.
La prédation :
Sur ce sujet particulièrement sensible, la CR des Savoie rappelle sa position : la cohabitation entre le loup et l’activité humaine est impossible.
La contrainte croissante du loup décourage les perspectives de reprise ou d’installation dans les zones les plus touchées. Hélas, juridiquement, la préservation des prédateurs prévaut sur celle des éleveurs ! Les attaques représentent une menace pour la viabilité économique des activités liées à l’élevage, comme la valorisation de produits sous appellation.
A l’échelle nationale, la CR se bat pour :
- obtenir une évaluation précise du coût du loup (gestion, indemnisations…) ;
- un protocole fiable de dénombrement afin de traduire la réalité du terrain, avec l’aide des éleveurs ;
- l’abattage systématique des loups suite à une attaque sur des animaux domestiques ;
- une réelle expertise des méthodes de protection proposées aux éleveurs (efficacité, prise en compte de l‘ensemble des coûts, y compris du temps de mise en place et d’utilisation) ;
- l’augmentation du nombre de prélèvements tant que des attaques sur des animaux domestiques existent ;
- des prélèvements sur des juvéniles et sur les animaux en dispersion ;
- le confinement des loups dans des zones sans activité humaine.
Lors de ces rencontres, les échanges ont également porté sur la gestion de l’eau, l’accès au foncier et la loi Egalim.
La CR des Savoie dresse un bilan positif de ces trois rencontres successives et espère pouvoir renouveler ce types d’échanges aussi souvent que l’actualité agricole l’exige.
