Suite aux manifestations du mois de janvier, M. MATHURIN Joël, préfet du Puy-de-Dôme a souhaité rencontrer en urgence les élus de la CR63 le 12 février. Devant le ras-le-bol de la complexification administrative, les élus de la CR63 ont décidé de venir avec, sous le bras, les 400 pages de formulaires et notices de la PAC.
Choc de simplification : des États généraux de la réglementation
Devant ce monticule de paperasse, Monsieur le Préfet, auparavant souriant, reste bouche bée. Comme le souligne Daniel CONDAT, président de la CR63 : « on se rend bien compte ici de l’absurdité de ces réglementations. Quel agriculteur peut ingérer ces centaines de pages ? Aujourd’hui, je passe plus de temps à étudier les notices pour être sûr d’être en règle que de travailler réellement sur ma ferme pour nourrir les Français ! »
Daniel CONDAT a donc rappelé l’origine de la PAC : « initialement, les aides de la PAC devaient compenser la baisse des prix liés à la régulation du marché. Par conséquent, nous devions accepter que nos produits soient moins chers, car en concurrence avec les produits venant du reste du monde, et ce sans tenir compte des contraintes locales liées à Natura 2000 ». Les élus de la CR63 mettent également en évidence les sommes colossales à débourser pour les différentes mises aux normes et pour quelle utilité.
Clauses miroirs
Inutile de rappeler que depuis de nombreuses années, la CR réclame la mise en place de clauses miroirs afin de mettre fin à la concurrence déloyale (environnementale, sociale et fiscale), qu’elle soit intra ou extra européenne. Selon le président de la CR63, il est nécessaire de renforcer les contrôles et même d’associer des agriculteurs, ce qui apaiserait les tensions.
Les élus de la CR63 ont souhaité revenir sur les arrestations injustifiées de collègues à Rungis en marge des manifestations de janvier, le marché représentant selon eux un lieu de blanchiment de produits étrangers.
Lors de cette rencontre, il était impossible de ne pas évoquer la loi Egalim, qui n’a pas été à la hauteur de des espérances des agriculteurs. En effet, les enseignes de grande distribution françaises contournent la loi Egalim via les centrales d’achat européennes pour s’approvisionner en produits fabriqués à base de matières premières venues de France sans respecter les dispositions de la loi. Le préfet a souhaité rassurer les agriculteurs sur ce point en précisant que des modifications devraient être apportées à cette loi rapidement.
Irrigation, voie verte, prolifération des nuisibles : des dossiers locaux qui créent des tensions
Michel DELOCHE, vice-président de la CR 63, est quant à lui revenu sur les dossiers locaux qui crispent quelque peu les agriculteurs du Puy-de-Dôme tels que les dégâts de gibier, la voie verte ou encore l’irrigation. Sur ce dernier sujet, une quinzaine d’agriculteurs ont lancé une procédure il y a deux ans vis-à-vis d’une répartition des volumes non objective, ce qu’a confirmé M. Chauve, président de la Chambre présent à cette rencontre.
Concrètement, malgré les nombreux rendez-vous obtenus auprès de la DDT et du préfet, « ces dossiers s’enlisent et aucune solution n’est proposée aujourd’hui » déplore M. DELOCHE, « il ne reste très souvent que la voie juridique pour trouver une issue positive ».