Dans une exploitation horticole, près d’Alixan, en présence de Mme la députée Emmanuelle Anthoine et de M. le Maire Jean-Claude Duclaux, la CR de la Drôme a rencontré M. le Préfet Thierry Devimeux à un moment critique pour les agriculteurs du département.

Paradoxe tragique de l’agriculture : des chiffres qui ne trompent pas

Dans un face-à-face ouvert, respectueux et franc, Joris Miachon, président de notre structure départementale, a rappelé plusieurs faits et mis en évidence une situation tragique pour les agriculteurs drômois. Pour commencer, l’agriculture est le 1er employeur de la Drôme avec 5223 exploitations et 9690 ETP. Cela recouvre 30 % du territoire départemental avec 194 000 ha de surface agricole utile (SAU). Le secteur agricole représente également 781 millions d’euros de productions végétales, animales et de services. Enfin, 1 728 exploitations sont en agriculture biologique, et 81 % des exploitations commercialisent en circuits-courts. Mais les agriculteurs drômois peinent de plus en plus à vivre de leur travail. C’est paradoxal quand on sait que la France importe 50 % de ses fruits et légumes, et jusqu’à 30 % de viande avec une augmentation de 11 % en 2022. D’où la question suivante posée au préfet : « est-ce que la fameuse « souveraineté alimentaire » n’est pas un mythe pour endormir les agriculteurs et laisser notre agriculture disparaître lentement mais sûrement ? ».

Le préfet à l’écoute des propositions de la CR 26

Par la suite, de nombreux sujets ont été abordés par nos adhérents  : revenus en baisse continue jusqu’à la misère, incohérences de la PAC, contournement d’EGALIM par les centrales d’achats, hypocrisie des pouvoirs publics envers les producteurs bio, gouvernance opaque de coopératives, absurdité des normes phytosanitaires, folie dans la gestion de l’eau, incertitude vertigineuse quant au renouvellement des générations, fléau du loup sur les élevages, harcèlement administratif et contrôles inquisiteurs, mécanique aveugle des cotisations MSA, « verdissement » contre-productif et sans utilité pour nos campagnes, expansion irrationnelle des conseillers agricoles, traités de libre-échange aux conséquences catastrophiques et monstrueuses pour les agriculteurs.
D’où un énième et infatigable rappel des propositions de la Coordination Rurale à M. le Préfet, dont il faut saluer l’écoute : prix rémunérateurs à la vente, arrêt de la surtransposition des normes, exonération des droits de succession, suppression des taxes sur le foncier non-bâti, stockage de l’eau, fin de la protection stricte des grands prédateurs, clauses de sauvegarde sur les importations, renoncement aux baisses des effectifs animaux, année blanche de cotisations, arrêt de la marche forcée vers le bio, sortie des traités de libre-échange, régulation du marché, et finalement, exception agriculturelle.

Une conclusion en demi-teinte malgré des échanges satisfaisants

Le dialogue doit se poursuivre d’un commun accord pour travailler au développement de l’agriculture drômoise. Nous avons eu la satisfaction d’entendre M. le Préfet nous assurer la possibilité d’irriguer en périodes de forte chaleur, ne serait-ce qu’a minima. Toutefois, nous regrettons que le mot « protection » n’ait pas une seule fois été prononcé s’agissant de l’agriculture, mais que la Convention de Berne fût évoquée maintes fois pour la protection des loups. Il reste donc beaucoup à faire pour la Coordination Rurale, qui remercie toutefois M. le Préfet et Madame la Députée pour leur présence et leur écoute auprès du monde paysan.

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