L’année 2024 s’annonce difficile pour les producteurs d’abricots. Entre une mauvaise floraison et le gel de ces derniers jours, il ne reste plus grand-chose à récolter pour certaines variétés. Une fois de plus, la Coordination Rurale (CR) le répète, l’assurance-récolte n’est pas une solution. Les décisions politiques doivent permettre aux arboriculteurs de protéger au mieux leurs vergers.
Si l’abricot précoce a connu une bonne floraison et semble épargné par le gel, ce n’est pas le cas pour les abricots d’été comme le Bergeron. Des pluies abondantes et un manque de soleil au moment de la floraison ont entraîné une forte baisse de récolte. L’hiver pas assez froid pourrait aussi être la cause de cette mauvaise floraison. À cela s’ajoute une baisse de température allant jusqu’au gel dans certains secteurs causant encore plus de pertes : elles sont estimées de 80 à 100 %.
« Même si certains secteurs n’ont pas gelé, la baisse de température peut faire descendre la sève et entraîner une chute physiologique des fruits, et par conséquent une perte de récolte », déclare Joris Miachon, arboriculteur et président de la CR Aura et CR 26. « Les années avec de tels aléas se suivent et cela devient difficile de suivre le rythme. Notre avenir et notre saison se jouent en une nuit. Qui accepterait de travailler dans de telles conditions ? La protection est, certes, un excellent moyen, mais avec un coût de 500 € par heure et par hectare, les trésoreries des exploitations ne permettent pas de durer sur le long terme. Certains pensent à arracher des vergers mais pour y mettre quoi ? Il faudrait trouver des variétés qui ont un besoin de froid en hiver assez faible, une floraison tardive et qu’elles aient un intérêt commercial. »
Inciter le recours à l’assurance-récolte via la loi sur la gestion des risques n’est pas une solution. La Coordination Rurale ne cesse de le répéter, le Gouvernement doit faire de la prévention une priorité en aidant les agriculteurs à mettre en place des moyens de protection efficaces contre le gel (tour anti-gel, aspersion…) et à permettre ainsi aux agriculteurs de récolter et nourrir la population.