Ce mouvement, fondé en Angleterre en 1847, semble se développer de manière exponentielle. Ses adeptes, qui se présentent comme les défenseurs inconditionnels des animaux, s’interdisent de consommer ou d’utiliser dans la vie courante tout produit d’origine animale. Les végans militent également contre toute utilisation de l’animal dans les cirques, les zoos, les parcs aquatiques et bien évidemment tout élevage destiné à approvisionner la consommation humaine. Mais fait curieux, lorsqu’on les interroge sur les conditions de détention des animaux de compagnie, ils deviennent beaucoup moins orthodoxes, et certains d’entre eux avouent nourrir leurs chats et leurs chiens selon les préceptes du véganisme : pas de viande, ni de croquettes issues directement ou indirectement du monde animal.

Un chien qui attend dans un appartement exigu le retour de son maître pour avoir droit à une promenade de 15 minutes toutes les 24 heures, et à qui on impose une nourriture végétarienne est loin de bénéficier des spécifications de la directive européenne 98/58 du 20 juillet 1998 qui a établi des normes minimales à la protection des animaux dans les élevages qui leur « permettent d’exprimer les conditions naturelles inhérentes à l’épanouissement de leur espèce ».

De plus, la directive 99/74 CE considère que l’animal doit pouvoir satisfaire ses besoins physiologiques et comportementaux sans souffrir, ni s’épuiser, mais aussi éventuellement prendre du plaisir.

Non contents de bafouer allègrement la règlementation, les végans entendent imposer leur idéologie et remettre en cause l’économie du monde et l’équilibre alimentaire des pays développés. Ils entendent supprimer toute forme d’élevage dans ces pays et l’amplification de leurs actions imminentes a de quoi inquiéter non seulement la profession agricole, mais également les consommateurs équilibrés. S’ils avaient investi le 30 juin 2016 34 abattoirs en France, Belgique et Suisse, ils ont lancé un avis d’actions pour le 26 septembre 2017 devant 57 abattoirs en France, Belgique et Suisse, USA, Canada et Luxembourg. On ne voit guère les végans aller porter leur « bonne parole » dans les pays où sévit la famine et où les paysans survivent grâce à leurs troupeaux faméliques. On ne les voit pas non plus interdire aux loups et aux ours de manger des ovins, bovins, équins. Ils s’apitoient contre les conditions de mise à mort des animaux dans les abattoirs (sans pour autant s’insurger en particulier contre les abattages rituels) mais les animaux dévorés vivants par la meute de loups ne semble pas les émouvoir !

Photos issues du blog Le loup dans le Haut Diois

Aussi bien les agriculteurs, toutes spécialités réunies, que les consommateurs doivent se préserver contre l’application de l’idéologie végane - dont on ignore les ressources financières mais dont on constate le prosélytisme exacerbé - afin que ne soient pas définitivement anéantis les équilibres économiques et sociaux de notre pays.

Agriculteurs et consommateurs devront être très nombreux le 26 septembre prochain pour engager pacifiquement le dialogue avec les végans et, en respectant leurs pratiques pour eux-mêmes, les convaincre d’abandonner leur volonté de les appliquer à tous.

Armand Paquereau

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