Le groupe Les Mousquetaires a annoncé le 11 mai qu’il souhaitait revaloriser le prix d’achat aux éleveurs de races à viande français via Agromousquetaires et ses enseignes Intermarché et Netto. La SVA Jean Rozé va, à titre d’exemple, progressivement augmenter ses prix d’achats aux éleveurs pour assurer un prix minimum de 4€/kg aux produits destinés aux rayons Boucherie des enseignes. Les volumes concernés représentent certes une fine part des achat du groupe (environ 16 % de part de marché pour le rayon boucherie d’Intermarché) et encore moins sur la production bovine totale, mais pour la Coordination Rurale cela représente une première étape vers l’obtention de prix rémunérateurs pour les éleveurs bovins français. Intermarché est cependant resté flou sur le type de viande valorisé à ce prix : en effet, toutes les viandes ne se valent pas, et la viande de génisse ou de vache jeune se valorise à des prix proches de 5€/kg. Le prix de 4€/kg correspond à des animaux de réforme allaitants plus âgés. Nous souhaitons désormais que les autres groupes de grande distribution s’engagent vers des démarches similaires pour que la promesse des États Généraux de l’Alimentation (EGA), à savoir apporter une juste rémunération aux agriculteurs, soit enfin tenue.

Les résultats des EGA se font attendre

Dans un objectif de pérennisation de la filière, l’interprofession bovine a émis, dans le cadre des EGA, le souhait d’assurer une rémunération correcte des différents maillons de la filière bovine. Pour ce faire, une méthode de calcul des coûts de production a été validée début 2019 à hauteur de 4,64€/kg équivalent carcasse pour les vaches allaitantes, soit près d’un euro de plus que les prix pratiqués. Depuis l’entrée en vigueur de cet indicateur, aucune augmentation de prix n’a été constatée. Pire, les cotations du mois de février 2020 (avant la crise sanitaire liée au Covid-19 et ses conséquences sur la consommation) étaient en recul de presque 2 % par rapport à 2019, à 3,71€/kg.

Parvenir à un prix de vente sortie ferme permettant de couvrir le coût de revient voté par la filière paraît à l’heure actuelle difficile, mais que certains distributeurs s’engagent à revaloriser leurs achats pour passer la barre des 4€/kg payés aux éleveurs est un signal positif pour les prochains mois. Aux autres acteurs de la distribution d’en faire de même !

La crise du Covid-19 a vu une modification de la consommation des ménages, avec une augmentation des achats en haché, ce qui a modifié l’équilibre de la valorisation des carcasses et baissé le prix payé aux éleveurs. Cette tendance s’inscrivant dans la durée depuis plusieurs années, la Coordination Rurale souhaite voir également une revalorisation du prix du haché par les acteurs de l’aval, dont les grandes et moyennes surfaces (GMS).

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