Pour les horticulteurs, comme pour les fleuristes, le 14 février est une date clé. La Saint-Valentin est en effet l’une de ces journées où les fleurs sont particulièrement demandées. L’occasion de faire le point avec Bruno André, un horticulteur installé Hyères dans le Var depuis 1988 qui cultive des renoncules, pivoines et anémones sur une surface d’un hectare couvert.

Quel type de végétaux proposez-vous pour la St Valentin ?

Nous produisons des renoncules très haut de gamme. Les bulbes sont plantés au mois d’août, les premières coupes débutent en Novembre et se poursuivent jusqu’au mois d’avril. C’est le meilleur moyen de se démarquer. Sans cela nous serions laminés, incapables de faire face aux produits importés. Nous, nous avons préféré des fleurs méditerranéennes adaptées à nos climats et produites selon les normes françaises. Des fleurs de qualité que nous exportons dans différents pays.

Des fleurs contenant moins de produits phyto ?

Notre marchandise n’est pas « chargée » en produits phyto. La plupart de ces produits ne sont pas disponibles en France. Par contre, ils le sont en Espagne et en Italie. Cet écart devient de plus en plus incompréhensible. Sur les lieux de production des roses (Afrique, Amérique du Sud) la vente et l’utilisation des phyto sont libres. Personne ne s’en offusque y compris quand la marchandise revient chez nous. Là encore c’est peu compréhensible !

Quelle solution ?

L’étiquetage serait une bonne solution, les gens ne sont pas au courant de l’origine des roses. Des fleurs qui font des heures d’avion, produites pour pas cher et pour des plus values énormes. Des productions de masse qui se comptent en millions de tiges et qui mettent à mal les producteurs français.

POUR BIEN COMPRENDRE :

A l'occasion de la Saint Valentin, le numéro de février de 66 Millions de Consommateurs s’est intéressé aux roses vendues dans l’hexagone. Le magazine a fait analyser plusieurs bouquets vendus par diverses chaînes florales. La plupart des roses ainsi testées sont plus chargées que des cyclistes du tour de France !

Le magazine 66 Millions de Consommateurs précise que la grande majorité de ces fleurs sont importées de pays où elles sont cultivées dans des « conditions peu écologiquement responsables ».

Le fait est que les fleurs obtenues en France sont plus chères. Les règles sociales, fiscales et environnementales que les producteurs hexagonaux respectent sont autrement plus lourdes que celles qui permettent d’obtenir des fleurs à bas prix.

Depuis plusieurs années la Coordination Rurale et l’Uniphor demandent que le pays d’origine des fleurs mais également des plantes, figure sur l’étiquetage des produits. C’est la seule mesure réelle qui puisse être prise.

La frilosité actuelle des pouvoirs publics ne fait qu’entretenir l’amalgame entre des fleurs et plantes cultivées en France et respectant l’ensemble de nos règles et des produits importés obtenus sans aucune ligne de conduite.

L’étiquetage du pays d’origine pour les fleurs et les plantes, comme c’est le cas pour les fruits et légumes, permettra aux consommateurs de choisir en toute transparence. C’est également la solution qui permettra dans le futur au magazine 66 Millions de Consommateurs de constater une baisse notable des substances phyto dans les produits de l’horticulture.

Dans la même catégorie

Horticulture
Végétal
Environnement
Horticulture