Chers amis, chères amies,

Avec du retard, (covid oblige), permettez-moi, de vous présenter à tous, au nom de la Coordination rurale des Vosges, mes vœux les meilleurs.

Vœux de santé bien sûr à vos proches et à vous-mêmes, dans ces temps perturbés, mais aussi vœux de prospérité, tant nous en avons tous besoin, pour retrouver le sourire et l’espoir après toutes ces années plus ou moins calamiteuses.

Je redoutais presque d’écrire ces vœux, tant année après année, j’ai l’impression de me répéter, de faire les mêmes constats, et d’avoir les mêmes souhaits, ce qui voudrait dire que rien ne change.

Mais, cette fois-ci, (je ne dirai pas enfin…), à la façon de Verlaine et de sa femme idéale, la vie, même si elle n’est, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, m’amène à faire un autre constat et à formuler des vœux différents, beaucoup plus essentiels.

Au-delà donc de nos habituels soucis agricoles qui vont des aléas climatiques, aux aléas administratifs du fameux système normes, primes, contrôles, sanctions… Sans oublier nos chers sangliers et autres tracas quotidiens, le Covid et sa gestion ont remis en cause notre société.

Et même si notre syndicat prône l’apolitisme, c’est bien sur ce volet politique (au sens administration de la cité) que nous sommes interpellés et amenés à réagir.

Notre société est profondément clivée. Aux fossés qui séparaient villes, campagnes et cités, il s’est ajouté la discrimination du pass vaccinal ou désormais tous les citoyens n’ont plus les mêmes droits selon leur statut vaccinal. Pire, certains ne mériteraient même plus leur statut de citoyen… C’est inadmissible.

Pourtant, notre bon sens paysan, nous amène à faire plusieurs constats : à cet instant, avec le nouveau variant omicron, nous sommes tous touchés, sans distinction, vaccinés ou non (le virus ne discrimine plus). Et les formes graves se font rares. Mais aussi nous sommes tous conscients que la situation critique de nos hôpitaux, qui étaient déjà en crise avant le covid, n’est pas due à celui-ci (20 000 lits covid, ce ne sont que 5 % des 400 000 lits disponibles), mais aux décisions politiques successives, de fermetures de lits, de numerus clausus ou autre dégoût induit des soignants… La santé n’a pourtant pas de prix et l’hôpital ne peut être une entreprise en quête de rentabilité…

Tout cela ne peut plus durer. Nous savons tous, dans nos élevages, qu’un vaccin peut atténuer ponctuellement une situation critique, mais qu’en aucun cas piquer à tour de bras, ne résoudra les vrais problèmes de santé. Ce qu’il faut, c’est de l’immunité, et donc des conditions d’élevage respectueuses et sans stress. Le bien-être animal est notre règle.

Où est le « bien-être humain » ? Et pour ce qui est du no stress humain … N’en parlons même pas. Ça semble hors sujet.

Ce constat est terrible et mes souhaits iront donc dans le sens d’une société à nouveau réunie, cohérente, fraternelle, et non-délétère.

Alors oui, je vais oublier, pour ces vœux, nos soucis agricoles, tant ils sont dépassés, submergés par l’essentiel : notre liberté bafouée… Liberté d’aller qui n’est plus la même pour tous, liberté de vivre qui est carrément meurtrie.

Sans doute sommes nous, comme il l’a été dit, en guerre, pour que la police débarque dans les restaurants contrôler les très controversés pass sanitaires. Cette nouvelle « guerre » serait elle d’un type nouveau : une guerre entre nous ? Impensable, inadmissible.

Alors je vais vous souhaiter d’être vigilants.

Vigilants car non, décidément, notre société ne peut être divisée telle qu’elle l’est. Non elle ne peut être en guerre contre elle-même, d’autant que ce clivage artificiellement crée, n’a aucun effet sur le virus. Il est devenu politique : diviser pour mieux régner et désigner des boucs émissaires à la vindicte populaire pour masquer ses propres erreurs… Selon le proverbe latin, se tromper est humain mais persévérer dans l’erreur serait diabolique.

Ne tombons néanmoins pas dans le piège de la démagogie, mais soyons lucides et réalistes. Veillons sur notre liberté fondamentale, telle du lait sur le feu, afin qu’elle ne puisse nous échapper.

Notre combat syndical est là, au cœur même de nos fondements sociétaux, politiques.

Maintenant que nous avons fait le constat et choisi le terrain, celui où la bataille sera, concentrons-y toutes nos forces, toutes nos énergies, sans relâche et nous gagnerons. C’est de la stratégie militaire, certes, mais puisque nous sommes en guerre…

Alors au-delà de notre vigilance, ne laissons pas passer cette chance de défendre l’essentiel, notre liberté, celle d’aller et venir, celle d’entreprendre, celle de tout simplement exister.

Soyons unis, corps et âme, dans ce combat, au-delà de « l’absurdie » politique, c’est vital.

Meilleurs vœux de solidarité et de liberté retrouvée pour cette année.

Dominique HUMBERT

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