En écho aux diverses manifestations qui ont eu lieu en début d’année et toujours dans l’optique d’ouvrir le dialogue sur les conditions critiques de travail des paysans, les représentants de la Coordination Rurale du Grand Est se sont réunis le 28 mars dernier à la SCEA du Vivier à Damas-aux-Bois. C’est donc sur l’exploitation de Sandrine Pierron, membre du conseil d’administration de la CR 88 qu’ils ont accueilli Sébastien Humbert et Pierre François, conseillers régionaux (RN) et délégués départementaux des Vosges.

Des revendications pour sortir de la crise agricole

Avant de débuter la visite, Jean-Luc Braux, président de la CR des Vosges et vice-président de la Coordination Rurale du Grand Est a souhaité réaffirmer l’engagement apolitique du syndicat et de ses représentants et annonce son désir de rencontrer tous les représentants politiques s’intéressant au monde agricole et souhaitant échanger plus amplement sur les problématiques qui y sont liées.

Dans le but de valoriser les aspects méconnus du métier d’agriculteur, Sandrine Pierron a fait visiter son exploitation et ainsi présenté les animaux constituant le cheptel, les différents procédés de collecte et du stockage du lait, de même que les infrastructures mises en place dédiées à la méthanisation.

Au cours de la visite, les adhérents de la Coordination Rurale ont pu revenir sur plusieurs sujets propres au monde agricole et présenter les revendications syndicales portées par les agriculteurs. Ils ont notamment abordé les problématiques autour du prix du lait. En effet, les éleveurs n’en peuvent plus d’être la variable d’ajustement de la filière lait ; la loi Egalim a, certes, le mérite d’exister, mais encore faudrait-il que ses contours soient mieux dessinés et qu’elle soit réellement appliquée, et non au détriment des agriculteurs.

Par ailleurs, l’une des revendications principales des élus de la CR Grand Est concerne notamment la trésorerie des agriculteurs. Ils demandent ainsi la mise en place d’une année blanche avec l’annulation des cotisations à la MSA et des prêts garantis par l’Etat pour tous, en élargissant l’accès à l’enveloppe des deux milliards ciblés sur l’installation, et fournir un bilan du recours à la même garantie qui existait dans le grand plan d’investissement (GPI) de 2017. Jean-Luc Braux, président de la Coordination Rurale des Vosges, rappelle également qu’il serait judicieux de verser les indemnisations pour aléas climatiques et sanitaires : tempête, maladie hémorragique épizootique (MHE) et influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) – dont les modalités doivent être revues -, sans nouvelles conditions (activité à titre principal) et avec une exception aux règles des minimis qui doivent s’appliquer comme pour les autres entreprises (300 000€).

L’actualité agricole aux des préoccupations des parlementaires ?

 

Après la visite, les adhérents de la Coordination Rurale du Grand Est et les personnalités publiques présentes se sont réunis autour d’une collation dans le but de poursuivre les échanges de manière un peu plus conviviale.

Les représentants CR des différents départements ont donc pu revenir sur les problématiques liées à l’installation des jeunes et à la transmission du foncier agricole. En effet, remplacer les agriculteurs qui partent à la retraite ou qui abandonnent la profession par manque de revenu, est un enjeu essentiel. Plusieurs propositions ont notamment été apportées par la Coordination Rurale comme :

      • L’exonération des droits de succession et de tout droit de mutation, et prévoir un abattement complémentaire sur la transmission du cheptel (comme une assurance-vie à 152 k€ / associé)
      • La revalorisation des retraites, et réinstituer l’indemnité viagère de départ (IVD)
      • La création d’un livret Agricole pour l’accès au foncier des jeunes (proposition du Sénat)

Pour finir, les élus de la Coordination Rurale du Grand Est sont également revenus sur la question du pluralisme agricole, actuellement menacé par un nouveau décret qui pourrait modifier considérablement le financement alloué aux syndicats. En effet, ces derniers sont en partie financés par une enveloppe ministérielle répartie pour 75 % en fonction du nombre de voix obtenues aux élections, et pour 25 % en fonction du nombre d’élus. Le Gouvernement projette de modifier ce système en affectant 50 % en fonction des voix et 50 % en fonction du nombre d’élus. Une telle mesure reviendrait à baisser significativement notre budget, comme celui de la Confédération Paysanne, tout en augmentant d’autant celui de l’alliance FNSEA-JA ; la CR demande donc à ce que l’enveloppe soit intégralement répartie en fonction du nombre de voix.

La Coordination Rurale du Grand Est remercie la famille Pierron pour son accueil chaleureux et cette visite extrêmement enrichissante ; Laurent Vaucher, président de la CR 57, ainsi que les agriculteurs de la CR des Vosges pour leur présence et leur soutien. Enfin, nous remercions tout particulièrement Monsieur Sébastien Humbert et Monsieur Pierre François pour leur présence à cet événement et leur écoute tout au long de cette rencontre.

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