La filière viande de la FNSEA s’engouffre dans la brèche de la contractualisation. Après avoir fait mine de s’insurger contre les coopératives qui manœuvraient pour faire disparaître les organisations de producteurs non commerciales, la FNB a travaillé main dans la main avec Coop de France pour faire une proposition inacceptable pour les éleveurs.


Il s’agit de créer une « caisse de sécurité » pour soi-disant compenser un écart trop important entre le prix et le coût de production. Au moment où la volatilité des cours est au centre des débats, cela semble tomber à point. Mais le problème réside dans le principe d’une part de son fonctionnement, et d’autre part de son financement.

Ainsi, à l’intérieur d’une fourchette de prix encadrant le coût de production estimé (attendons de voir si le travail de l’Observatoire des prix et des marges reflètera la réalité du terrain), l’éleveur serait payé au prix du marché : si c’est dans la partie inférieure de la fourchette, tant pis, l’éleveur aura produit à perte ! Au-dessus de cette fourchette, l’industriel ne paierait à l’éleveur que le prix seuil et ce quel que soit le niveau du cours : on se demande qui se mettra la différence dans la poche ! Enfin, en dessous de cette fourchette, la caisse de sécurité intervient pour payer à l’éleveur le prix seuil… toujours inférieur au coût de production !

Quant au financement de cette caisse, il serait assuré à part égale par les éleveurs (par une nouvelle CVO ?) et l’Etat. En plus, les éleveurs seraient obligés de contractualiser un tiers de leur production. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour comprendre que ce projet est une vaste arnaque pour les producteurs, qui financeront la vente à perte de leur production.

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