Le vote des députés a validé la loi qui permet aux coopératives de prendre des parts dans les Groupements Fonciers Agricoles (GFA).

L'argument majeur avancé par Coop de France est de faciliter l’installation de jeunes agriculteurs, face à l'inflation du coût des terres.

Bien sûr, la coopérative mettra ces terres à disposition des futurs candidats, mais en contrepartie, elle pourra les choisir et ils se verront inféodés pendant des décennies.

La CR est tout à fait favorable au principe de la coopération à condition que celle-ci soit vraiment gouvernée par l'ensemble des coopérateurs.

Ce n'est pas le cas pour une certaine ''coopération'' qui a plus le statut de grand groupe que celui d'une coop au service de ses adhérents. Cette dite ''coopération''organise sa gouvernance avec un conseil d'administration élu par des représentants venant d'assemblées de sections desquelles ils partent avec plusieurs centaines de voix.

Si une opposition veut présenter un candidat, elle réussira par effet de surprise à le faire élire lors de la première assemblée, mais sera vite contrée lors des assemblées suivantes.

Ces pratiques vont à contre-courant du libre marché prôné par l'UE.

On a assisté durant l'année 2013 dans le secteur de la production laitière, à une envolée des cours du lait spot sur le marché mondial, alors qu'en France ils étaient inférieurs à ceux pratiqués dans d'autres grands pays de l'UE. On a aussi vu récemment, deux grandes coops bretonnes se faire condamner pour entente en vue de faire chuter les cours du porc sur le marché au cadrant.

À la CR, nous pensons qu'il est normal que les coopératives se regroupent lorsqu'elles partent sur des marchés extérieurs, mais ça ne justifie pas cette course au gigantisme qui éloigne l'adhérent de sa Coop. Il faut aussi que cette coopération ristourne les plus-values vers les coopérateurs, au lieu de les externaliser via des SA.

C'est pour cette raison que la CRUN demande de rentrer, avec les autres syndicats représentatifs, au sein de Coop de France afin de remettre cette coopération au service des adhérents et non l'inverse.

Une meilleure gestion de ces coopératives permettra de récupérer de la marge afin de retrouver des prix rémunérateurs, seuls garants d'une agriculture durable.

Bernard Lannes

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