Dans la nuit du mardi 14 novembre, la Coordination Rurale du Gers est passée à l’action en bâchant des radars sur les routes du département ainsi que les grilles de la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations 32 (DDETSPP 32). En effet, la CR32 dénonce le ras-le-bol général face aux augmentations de charges, des retards de paiement de la PAC, et des contrôles abusifs menés par les services vétérinaires de l’État sur les élevages de palmipèdes.

« Foutez-nous la paix, laissez-nous travailler ! »

Ce slogan de la Coordination Rurale résonne encore plus fort dans un département à la fois touché par la MHE et les crises successives d’influenza aviaire. On ne cesse d’imposer de nouvelles normes et contraintes administratives à des agriculteurs qui peinent à s’y retrouver financièrement et qui ne vivent pas dignement de leur métier. Les services de l’État portent une responsabilité dans le mal-être agricole ; ils ne communiquent même plus avec les agriculteurs. « Les services vétérinaires débarquent sur les exploitations, parfois sans prévenir. Des personnes viennent chez vous sans savoir qu’il s’agit d’un contrôle, puis vous recevez des mises en demeure des mois plus tard. Quand vous appelez les services pour faire lever les non-conformités dont certaines sont inexistantes, on ne vous répond pas pendant plusieurs semaines… Du coup, les mises en place de canetons sont retardées alors que tout était prêt. Même le CIFOG, qui est l’interprofession reconnue jusqu’à Paris, est montée au créneau, rien n’a changé… », s’exprime Lionel Candelon, président de la CR32.

« Une chasse aux éleveurs est ouverte contre nous ! »

L’heure est grave car certains éleveurs n’ont toujours pas perçu leur indemnisation d’abattage de canards liée à la grippe aviaire qui date de janvier 2023. Cela fera bientôt un an que les éleveurs sont en attente d’une régularisation de leur situation. La seule réponse de la DDETSPP 32 fut des pressions psychologiques et une rupture de dialogue. En réponse à ces agissements, la Coordination Rurale du Gers a donc tenu à faire passer un message en taguant une bâche noire posée sur le portail de la DDETSPP 32. Des arrêtés syndicaux de fermeture administrative ont aussi été laissés sur les pare-brises des véhicules du service de l’État. L’objectif était d’imiter ironiquement les procès-verbaux dressés après un contrôle fait chez les éleveurs.

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