« Le 7 juin dernier, j’étais convié en tant que président de la CR 60 à un énième comité de pilotage organisé par le préfet de l’Oise pour faire un point d'étape sur le plan de consolidation et de refinancement des exploitations agricoles. A quoi bon ? J'ai encore perdu mon temps à écouter des présentations de pseudo-mesures qui ne changeront rien aux difficultés financières de nos exploitations agricoles.

Les mesures bancaires, c’est gérer la misère, mais pas les problèmes de fond. Nous, agriculteurs, pouvons faire des crédits de crédits pour racheter un crédit mais ce n’est pas en empruntant toujours davantage que nous arriverons à un revenu décent et à pérenniser nos activités.

Le dégrèvement de la TFNB, c’est une aide de quelques euros à l’hectare alors que nous enregistrons des pertes de centaines d’euros à l’hectare. Ça ne change rien à la situation !

Mesure « année blanche » (volet C du FAC). Pour l'Oise, 7 demandes déposées dont 4 éligibles pour 10 453 €. Une goutte d’eau par rapport aux quelques 3 000 exploitants du département qui pour une très grande majorité traverse une crise sans précédent.

La MSA dans sa grande miséricorde vous donne la possibilité de passer de l'assiette triennale à l'assiette annuelle SI et SEULEMENT SI vous êtes sous le SEUIL de PAUVRETÉ.

Il est évoqué un assouplissement des conditions d’éligibilité à la prime d’activité et au RSA. Le calcul est basé sur vos bénéfices agricoles, qui ne sont en rien le reflet de votre revenu réel. Nos comptables rechignent à instruire ces dossiers à cause de  leur complexité. Et puis il y en a marre de réclamer des revenus de solidarité quand on a travaillé 14 heures par jour !

Concernant le développement de l’assurance récolte, il serait bien que notre ministère n’utilise pas la misère agricole pour enrichir les assureurs.

La seule mesure qui ne perd pas de crédibilité, c’est l’accompagnement vers la sortie d’activité. Si c’est le seul avenir proposé dans ces comités, je suis très inquiet pour notre devenir.

Ces réunions ne sont que le constat de l'échec de la Politique agricole commune. On mobilise des fonctionnaires, des administratifs, des élus, des représentants de la profession pour, au final, n'aboutir à rien. Il ne se passe rien. Les agriculteurs sont toujours dans la misère économique. Tant que la PAC ne sera pas réformée en profondeur, que l'Europe n'aura pas de politique audacieuse pour sa sécurité alimentaire, toutes ces gesticulations ne resteront que des pansements sur une jambe de bois ! »

Denis Patrelle, Présdient de la Coordination Rurale de l'Oise

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