Un constat amer : chez l’hypermarché E.Leclerc, le beurre « Les Croisés » de la marque « repère » du distributeur, est désormais produit avec du lait irlandais. Ce produit arbore pourtant la mention « transformé en France » ! Faut-il en déduire que nous ne produisons donc pas assez de lait en France ou que le lait des producteurs français ne convient pas aux hypermarchés ?

Encore un exemple du raisonnement incompréhensible de la grande distribution. A plus de 100 euros/litre en 2023, le lait irlandais est bien plus cher à l’achat que le lait français. Pour faire un tel pied de nez aux éleveurs français, sans doute que le lait irlandais est paré de qualités nutritionnelles et organoleptiques exceptionnelles ! Ou de matières grasses dont nous ignorons les vertus ? Sinon, pourquoi importer ce beurre ?
Concrètement, il y a fort à parier que c’est la matière grasse irlandaise qui voyage et que ce beurre est juste emballé en France. Ce ne sont pas les citernes de lait irlandaises qui se baladent…

Tout cela pour une plaquette à 2,29€. Un prix quasiment imbattable ! Et dire que Michel-Édouard Leclerc blablate à longueur de temps dans les médias sur la loyauté du groupe E.Leclerc et les gentilles GMS, tout en stigmatisant les méchants producteurs et industriels qui augmentent les prix. Il y a bien un fossé entre ses paroles et les actes du groupe. Au final, cela revient toujours à réaliser un maximum de marges sur le dos des éleveurs français (mais aussi des consommateurs qui ne lisent pas forcément bien la mention d’origine) dans un climat inflationniste très tendu…On comprend mieux pourquoi Michel-Édouard Leclerc tient absolument à son abonnement chez BFMTV. C’est tellement commode d’être l’invité permanent d’une chaîne pour pleurer sur sa situation et expliquer benoîtement qu’il est le sauveur du pouvoir d’achat et le défenseur des petits producteurs français.

Le « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais ! » de Michel-Edouard Leclerc, illustre bien la manière dont les grands distributeurs envisagent la souveraineté alimentaire. Tout à la fois décevant et sidérant !

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