La Coordination Rurale des Hauts-de-France s’est vue refuser la tenue d’un stand à la finale du concours de labour « Terres de Jim » organisée par le syndicat « Jeunes agriculteurs » qui se déroule du 8 au 10 septembre 2017 dans l’Oise au prétexte que la structure nationale Jeunes Agriculteurs imposait un cadre qui ne permet pas d’accueillir d’autre syndicat.

Pourtant, nous étions présents à « campagnes en fête » organisé par les JA de l’Oise l’année précédente et nous nous félicitions même d’une manifestation réussie et représentative de l’ensemble des agriculteurs.

Quand on sait que les JA60 ont signé en juin une convention de partenariat avec la FDSEA60 pour organiser en commun cet événement, nous avons beaucoup de mal à comprendre les arguments évoqués. Les JA peuvent-ils encore crier leur indépendance vis-à-vis de la FNSEA ? Sont-ils réellement deux syndicats dissociés et dissociables ?

Localement, il n’y a pas de conflits entre les JA et la CR. Pourquoi leurs instances nationales  cherchent-elles à créer cette zizanie ?

Que craignent les instances nationales des JA (FNSEA)?

La CR serait venue à « Terres de Jim » pour partager son positionnement agricole et faire connaître ses revendications et slogans :

Le syndicat Jeunes Agriculteurs aurait-il donc peur de nos slogans ? Il est vrai que nombreux sont les agriculteurs qui se sentent davantage représentés par nos revendications que par les leurs. Combien d’agriculteurs seraient prêts aujourd’hui à se promener avec un tee-shirt sur lequel serait inscrit « Je suis favorable à la libéralisation des marchés » ou « Il faut produire plus et à moindre coût » ? Dans un contexte agricole difficile, il serait peut-être temps d’ouvrir le dialogue entre représentants de la profession et laisser s'exprimer l'ensemble des courants.

L’argent des agriculteurs et les fonds publics utilisés contre le pluralisme syndical !

JA présente un budget prévisionnel de 1 163 550 € pour l’organisation de sa fête agricole dont la moitié est apportée par des subventions. Du côté des autres contributeurs, nous retrouvons les partenaires habituels des agriculteurs : les coopératives, les banques, les centres de gestion (Crédit Agricole : 100 000 €, Groupama : 100 000 € , Acolyance : 7 000 € , CER Picardie : 7 000 € - Tereos : 7000 €...). L’ensemble des agriculteurs permet à ces acteurs de générer leurs revenus. Dès lors qu’ils financent un événement agricole, il serait logique que cette manifestation soit ouverte à tous, surtout lorsque qu’on écrit dans le dossier de présentation de la manifestation : « Il permet de fédérer les communautés professionnelles et agricoles au sens large »...

Enfin, les organismes consulaires et les collectivités territoriales soutiennent eux aussi l’événement (Conseil régional Hauts-de-France : 100 000 €, Conseil départemental de l’Oise : 50 000 € , Chambre d’agriculture de l’Oise : 7 000 €). La Coordination Rurale félicite ces organismes pour l'intérêt qu'ils portent au développement et à la valorisation de l’agriculture. Pour autant, si cette manifestation devient sectaire et qu’elle n'existe que dans l’objectif de conforter un monopole syndical, nous nous interrogeons clairement sur l’intérêt de débloquer des fonds publics.

Terres de Jim VS NLSD

Le syndicat « Jeunes agriculteurs » n’est pas la seule structure syndicale à organiser des fêtes agricoles. Par exemple, la Coordination Rurale organise annuellement, et depuis près de 20 ans, le festival du Non Labour et du semis direct (NLSD). Ce festival ne bénéficie malheureusement pas de subventions publiques ni de subsides des structures professionnelles agricoles sur lesquelles la FNSEA à la mainmise. Pourtant, il apporte des techniques agricoles novatrices qui ont inspiré l’agro-écologie quand les JA en sont encore à faire la promotion du labour.

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