En page 22 de la France Agricole du 11 février 2011, les lecteurs apprennent de la bouche de M. Duval, Président du directoire de Tereos que c’est grâce aux 10% de blé éthanol français que les cours sont 2 fois plus rémunérateurs* sur les 90% restants et que si ces 10% de blé français n’étaient pas transformés en éthanol les prix s’effondreraient.

En sa qualité de rédacteur de l’article, M.Alexis Dufumier aurait pu demander à M. Duval par quel tour de passe-passe les agriculteurs n’ont donc pas bénéficié de prix deux fois rémunérateurs en 2009 et 2010 malgré 10% de leur blé transformé en éthanol ?

En 2007-2008 des trains entiers de blé éthanol, payé moins de 100 euros aux agriculteurs, sont répartis sur le champs de Lillebonne vers Rouen pour être vendus, au bénéfice unique de Tereos, en qualité  blé panifiable, à plus de 250 euros/tonne.

Par quel nouveau tour de passe-passe M. Duval a t-il réussi à ne pas faire s’effondrer les cours, le jour où le blé de ses trains est venu saturer le port de Rouen ?

Usant du mensonge 10%-90%, le flatteur Tereos a encore réussi à décider les agriculteurs avaleurs de couleuvres à renouveler, pour les années à venir, leurs contrats blé éthanol à 140 euros/tonne.

Avec des prix de blé 2011-2012 et 2013 à plus de 200 euros/tonne, un agriculteur ayant contractualisé 25 tonnes de blé éthanol Tereos, subira un manque à gagner de 1500 euros par an !

Ce sacrifice se révèle déjà inutile puisque M. Duval doit impérativement reconvertir l’usine de Lillebonne en amidonnerie pour éviter la faillite.

Restera à M. Dufumier à demander à M. Duval qui paiera son fiasco éthanol et qui paiera le coût exorbitant de la  reconversion de l’usine de Lillebonne en amidonnerie ?

Dès sa création, un marché international hyper concurrentiel en dérégularisation attendait Tereos ; et conserver, à sa tête, une vieille équipe Union SDA, uniquement  habituée à un marché européen du sucre hyper protégé et financièrement très généreusement doté, a été une première erreur.

La seconde erreur a été de privilégier le croire au détriment du savoir.

*A 100 euros/ tonne, le blé rémunère zéro et 2 fois zéro font pour moi zéro et non 200 euros.

Jean-Claude Désesquelles   Président de la Coordination Rurale de l'Oise, CR60

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