Chers collègues, chers amis,

L'ensemble des membres de la CR 60 s'associe à moi pour vous présenter nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année qui commence. Vœux de santé et de prospérité dans un contexte difficile pour notre profession, et ce depuis plusieurs années.

À ces difficultés, vient s'ajouter l'incertitude qui plane à quelques mois de la réforme de la PAC. Je fais le vœu que les décideurs ouvrent enfin les yeux sur les conséquences catastrophiques de la politique agricole menée depuis plusieurs décennies.

Politique qui a rendu l'Europe dépendante à hauteur de 80 % en matière de protéines végétales ! Politique qui a fait de l'Europe le premier importateur de céréales au monde ! Politique qui a dérégulé les marchés en tirant les prix en deçà de nos coûts de production ! Politique qui nous a jetés en pâture dans le libre-échange de l'OMC, dans une compétition où nous ne pouvons pas rivaliser à cause de nos charges, de nos particularités géographiques et de nos contraintes environnementales ! Politique qui ne tient pas compte de l'importance géostratégique qu'est l'autonomie alimentaire ! Politique qui a fait de nous des boucs émissaires alors que nos productions sont les plus tracées et les plus normées au monde !

Je fais le vœu que les décideurs changent de paradigme et ne se contentent plus que du seul avis du syndicat co-gestionnaire.

Je fais le vœu qu’ils entendent enfin les propositions de bon sens de notre syndicat. En effet, le bon sens impose la protection de l’agriculture européenne. Non seulement sa protection dans les médias face à l’agribashing mais aussi et surtout sa protection économique ! À l'image de ce que nous avons été capable de faire pour protéger la culture et pour mettre fin à l’hécatombe agricole que nous connaissons, nous revendiquons l’instauration du principe d’exception agriculturelle. Cela permettrait à chaque pays de déconnecter ses prix agricoles des cours mondiaux et ainsi de protéger et garder ses agriculteurs pour assurer la sécurité alimentaire de sa population. Pour de multiples raisons fondamentales, vitales, économiques, écologiques et sociales, l’agriculture ne peut et ne doit pas être soumise au libre marché.

Je fais le vœu qu’en 2019 nos dirigeants reconnaissent le droit à la souveraineté alimentaire, le droit des peuples à se nourrir eux-mêmes et à faire leur propre politique agricole. Enfin, je fais le vœu que vous nous donniez par vos voix, une représentativité qui permettra de porter haut nos revendications. Bonne année à toutes et à tous.

 

Denis Patrelle, Président CR 60

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