2016, année noire. Une année de plus, une année de trop. Une météo calamiteuse est venue s'ajouter à une situation déjà plus que compliquée.

Aujourd'hui, la seule question que l'on est en droit de se poser est : veut-on encore des paysans demain en France ? Paysan, ce mot qui veut dire faire vivre son pays, est en train de disparaître.

De contraintes supplémentaires en contraintes supplémentaires, de baisse des aides en baisse des aides, de baisse des prix en baisse des prix, le paysan se meurt. On va encore nous parler de restructuration mais pour qui, pourquoi ?

Il y a 40 ans, la sidérurgie devait aussi se restructurer et de plan social en plan social, aujourd'hui, il n'y a plus rien. Seront-nous les sidérurgistes de demain, les sacrifiés d'une union européenne qui n'espère qu'une signature d'un traité transatlantique pour nous ôter les derniers espoirs restants.

Une politique agricole qui était faite à l'origine pour nous protéger et qui aujourd'hui nous explique que le poulet à l'eau de javel américain est meilleur pour la santé que le poulet de Bresse ou que le bœuf aux hormones serait plus sain qu'une bonne viande limousine ou charolaise. Dramatique et honteux à la fois.

Seulement deux visions existent pour demain : ou l'on maintient ces contraintes environnementales mais avec des aides supplémentaires et un protectionnisme sur nos produits car censés être qualitativement meilleurs, ou alors on continue cette loi pure du marché avec la suppression de toutes les normes et contraintes qui vont avec. Foutez-nous la paix, laissez-nous travailler !

Messieurs les politiques, arrêtez de nous mépriser ! Laissez vos contrôleurs à la maison car la PAC 2015 n'est pas réglée. Ne nous parlez pas de semis de couvert alors qu'il ne pleut pas et que l'on n'a déjà pas de colza. Et que doit-on penser de ces paysans verbalisés par la police de l'eau, convoqués au tribunal pour avoir nettoyé une sortie de drain ou perturbé la reproduction de grenouilles ? Où étaient vos cow-boys de l'Onema en juin à Stenay (55) face à cette pollution industrielle ?

Dire qu'il aura fallu 250 morts lors des attentats pour commencer à se poser la question d'armer la police municipale. L'isoproturon et le glyphosate plus dangereux qu'une kalashnikov ? Le paysan plus assassin que Daesh ? Stop à la folie et au mépris !

François, Manuel et Stéphane : tapez du poing sur la table à Bruxelles si vous voulez une ruralité vivante, des paysages divers et variés et des produits de qualité.

Maintenant et à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il !

Philippe THOMAS Président de la CR55

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