Quelle ne fut pas ma surprise en lisant l’article « Moustiques tigres : les demandes de démoustication explosent un peu partout en France » paru dans les colonnes de l’Est Républicain du 2 septembre 2023 : de très nombreux citadins sollicitent les autorités pour combattre les moustiques tigres avec des insecticides.
Où sont donc passés Sandrine Rousseau, Yannick Jadot et autres députés écolos pour se plaindre de l’utilisation de pesticides contre la biodiversité ?
Y aurait-il une biodiversité des villes et une des champs ? La première qui ne doit pas déranger et la deuxième qu’il faut sanctuariser ?
Je comprends aisément la douleur de ceux qui subissent les attaques et les piqûres de ces moustiques, et je partage la nécessité de combattre cet insecte nuisible.
D’un autre côté, il faut aussi comprendre la surprise des agriculteurs à la lecture de cet article, eux qui ont besoin d’utiliser des produits phytopharmaceutiques pour lutter contre les maladies et divers nuisibles qui dégradent voire rendent impropres à la consommation les denrées et futurs produits destinés à l’alimentation humaine.
En tant qu’agriculteur soumis à un nombre incalculable de normes draconiennes, je note que dans le cas de la lutte contre le moustique tigre – en milieu urbain qui plus est -, il n’est point question de ZNT, ni de délai de réintroduction à l’endroit traité. J’espère également que les personnes chargées d’utiliser l’insecticide ont leur certiphyto à jour et que l’appareil de pulvérisation a bien subi son contrôle périodique.
C’est finalement la même interrogation que l’on pourrait formuler concernant un produit interdit en élevage avicole et pourtant autorisé en usage antiparasitaire sur les animaux domestiques (chats et chiens). Deux poids, deux mesures.
La dangerosité d’un produit serait-elle différente que l’on soit des villes ou des champs ?
Cessons de marcher sur la tête, et revenons en donc au slogan historique d’une banque dite agricole : « Le bon sens près de chez vous ».
Le président de la CR 55
Philippe THOMAS
