Il y a quelques jours, la FNSEA a bloqué plusieurs abattoirs BIGARD et réclamait une hausse du kg de viande de 60 cts. Malgré toute cette énergie, le prix ne sera augmenté que de 2 à 5 cts, bien loin de ce qui était réclamé...
Même si toute hausse est forcément bonne à prendre, celle-ci est de toute évidence loin d'être suffisante, car si tel était le cas, nos parents seraient millionnaires. En effet, depuis 25 ans, le prix au producteur n'a pas évolué alors que les charges ont explosé.
Engrais, mises au normes, EDE, taxe équarrissage, aliments : tous ces postes ont été multipliés au minimum par 2, voire par 3 ou 4. Sans parler des cotisations sociales : quand il y a 25 ans, il fallait 3 vaches pour payer la MSA, il en faut près de 20 aujourd'hui...
Et dans le même temps, les prix à la consommation ont augmenté de 50% ! Il y a forcément un grave dysfonctionnement.
Où en est l'observatoire des marges mis en place par le Président de la République ? Ce même président qui, à chaque fois qu'il croise un parterre d'agriculteurs ne parle que de préférence communautaire mais qui, semble-t-il, ne l'appliquera jamais. Cette préférence communautaire est d'ailleurs la seule vraie politique pour empêcher les importations massives de viande sud-américaine qui ruine l'élevage français. Concernant Nicolas Sarkozy, souvenons-nous qu'il nous avait resservi, au mot près, un discours en 2 lieux différents et à 10 mois d'intervalle ! A croire qu'il prend les agriculteurs français pour des bœufs.
« Heureusement », à l'échelle locale, nous pouvons tout de même compter sur notre coopérative ALOTIS, qui, comme chacun peut s'en rendre compte, ne ménage pas ses efforts pour réduire ses charges et offrir le meilleur prix aux éleveurs. Discutez-en avec eux lors de leur assemblée de section qui aura modestement lieu... au Château des Monthairons !
Ce n'est pas la crise pour tout le monde...
Philippe THOMAS Président de la CR55
