Après une année très riche en évènements, l'heure est venue de tirer un premier bilan. La crise concerne toutes les productions même si ces derniers mois, c'est le lait qui a cristallisé le gros des manifestations. Celles-ci ont été d'une énorme ampleur, preuve de la gravité de la crise.

Alors que la dérégulation des marchés était soi-disant actée, la commission a fait marche arrière même s'il reste à définir ce qu'est la régulation aux yeux des différents pays européens et que ceci n'est peut-être pas la même pour tout le monde.De toutes les manières, nous ne baisserons pas la garde et nous avons la certitude aujourd'hui que pour avoir un revenu décent, il faut maîtriser les volumes, adapter tout simplement notre offre à la demande, garantissant des prix rémunérateurs seul objectif de la Coordination Rurale.

Nous voulons des prix et parlons Europe pendant que d'autres parlent aides voient France.

Nous sommes donc différents et finalement où est le problème ? Chacun a le droit de s'exprimer, cela s'appelle la démocratie. Pourtant, d'après un journal agricole meusien, cet avis n'est pas partagé par une éminence grise du département qui voit là une désastreuse division. Il est vrai que cet homme est un expert, il a créé "Coop de France" en parallèle à l'époque de la FFCAT parce qu'il avait peu d'affinités avec le Président de l'époque (il a d'ailleurs réussi) et plus loin dans le temps en 1983 aux élections en Chambre d'Agriculture, il mène la liste CDJA en opposition à la FDSEA parce qu'il ne supporte pas son Président.

Bref, pour Philippe MANGIN, c'est simple : "vous me suivez tous, sinon, vous êtes des diviseurs". Mourir ensemble serait plus exaltant que vivre seul. Permettez-moi de ne pas être d'accord avec ce principe. De toute façon, il faut relativiser car "Coop de France" n'a pas plus d'importance et d'intérêts pour tous les agriculteurs de base qu'une association de défense des pingouins au Kenya.

Il faut changer de politique agricole, cela est d'une importance vitale. Les agriculteurs disparaissent les uns après les autres si l'on ne change pas de cap. Certains veulent nous emmener vers une intégration complète où notre seule liberté serait de traire à 7h00 et non 6h30 ou de semer le 20 ou le 25 septembre. Les prix seraient anecdotiques puisque nous aurons l'assurance récolte et l'assurance revenu. Que de belles perspectives ! Pourtant, quelques fois, même le président de la FDSEA parle de TVA sociale, et de sortir l'Agriculture de l'OMC ; preuve qu'à la Fédé on trouve que la CR a raison. Je rappelle à Nicolas PEROTIN que la cotisation n'est que de 50€ par exploitation et qu'il est le bienvenu. Moi je préfère faire confiance à l'intelligence des agriculteurs pour différencier l'original à la copie. J'ai la conviction que nous sommes dans le vrai même si notre combat sera long et difficile. Mais n'oubliez pas que celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. Philippe THOMAS Président de la CR55

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