Ce jeudi 17 février 2022, la CR 55 a envoyé un courrier à la Préfète de la Meuse concernant des dégâts réguliers, causés par une population de castors, sur des parcelles de l’exploitation agricole SCEA Renaudin-Clément qui se situe dans la commune de Sivry-sur-Meuse.

Des dégâts alarmants

Depuis bientôt 2 ans, ces animaux construisent des barrages sur le cours d’eau à proximité des parcelles agricoles, provoquant ainsi une augmentation du niveau et des inondations répétées. L’excès d’eau remonte en effet dans les drains des parcelles et le drainage ne remplit plus son rôle : l’effet est inverse. Les difficultés ne se limitent pas au semis et à la récolte. Le développement et la bonne conduite des cultures se trouvent impactés entraînant des pertes considérables. La culture de maïs a été inondée par les castors en 2021. La parcelle d’orge de printemps, ne s’est pas développée correctement non plus et a aussi subi une perte de rendement. Quant à la jachère, parcelle la plus proche du ruisseau, elle est totalement inondée et ne peut pas être entretenue. Tout cela est à la charge de l'agriculteur :
  • l'entretien qui demande beaucoup d'investissement personnel (avec l'aide de la commune et du Geml dans la limite de leurs possibilités)
  • la fourniture du matériel nécessaire aux installations
  • la perte financière des récoltes.
Outre les dégâts causés sur les parcelles, les bois à proximité, qui constitue une autre source de revenus, sont également détériorés.

Une visite de terrain pour estimer l’étendue des dégâts

Suite à une visite de terrain, le mercredi 9 février 2022, avec la présence des agriculteurs concernés, de la DDT, de l’OFB, de la Chambre d’agriculture et de la CR 55, il a été convenu que des travaux pour l’installation de nouveaux systèmes de siphons (à la charge des agriculteurs) seraient réalisés pour baisser le niveau du cours d’eau qui inonde les parcelles. En revanche, certains dégâts causés par les castors sont déjà irréversibles. C’est le cas pour 4.70 hectares de Miscanthus qui ont été implantés au printemps 2019 et 2020, de l’autre côté du ruisseau, zone inondée depuis fin 2020. La culture de Miscanthus, qui est une culture pérenne (environ 20 ans), au coût d’implantation élevé (3000 €/ha) et nécessitant un soin particulier, ne pourra pas se rétablir et assurer les rendements prévus pour un retour sur investissement. Il ne sera pas possible de la récolter cette année comme prévu, ou même de la broyer.

Un besoin de soutien de la part de la Préfecture

Il s’agit donc ici d’une perte économique supplémentaire et aucune solution pérenne n’a été proposée à ce jour. Aujourd’hui, la SCEA Renaudin-Clément est dans une situation complexe qui ne pourra se résoudre qu’avec l’aide de l’État. C’est pourquoi, dans le but d’assurer la pérennité de l’exploitation et d’en préserver la santé économique, la Coordination Rurale de la Meuse demande la mise en place d’un fonds d’indemnisation au niveau départemental pour indemniser les dégâts causés par les castors. Nous avons également signalé que la problématique des castors risque bientôt de devenir commune à plusieurs exploitations : ce fonds d’indemnisation permettra donc au Département d’avoir une première réponse pour les agriculteurs touchés. En conclusion, la Coordination Rurale attend des réponses positives de la part de la Préfète dans l’espoir d’obtenir ce fonds d’indemnisation qui demeure le seul moyen de faire face aux dégâts causés par les castors.

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