Chers amis et collègues,  

2020 fût l’année que vous savez.

Le covid en a été le maître mot et les confinements, couvre-feux, masques… en furent les déclinaisons.

Nos immunités ont cependant dû résister à d’autres aléas pour lesquels nous sommes aujourd’hui quasi vaccinés…

L’aléa climatique a frappé à nouveau, avec un gel percutant au printemps, impactant violemment certains blés et colzas, mais aussi l’herbe. Le dérèglement climatique est devenu la norme et pourtant on le traite encore comme une calamité avec moult calculs et dossiers … Mais qu’attend-on pour changer de toute urgence nos pratiques ?

L’aléa administratif ne nous a pas oubliés : les ZNT riverains, mais aussi la cartographie des cours d’eau avec parfois des ruisseaux fantoches aux noms fantaisistes… A revoir !!! Et enfin en fin d’année avec l’ébauche d’une nouvelle carte zone vulnérable, concernant moitié du département, Il va falloir mettre le fumier à l’abri : quelle dynamique !

Néanmoins, en 2020 l’agriculture a retrouvé une certaine place. L’autonomie alimentaire, en cette période de crise, est au centre des débats. On revient à l’essentiel. Le développement des circuits courts en est la preuve. Le prix des céréales reprend des couleurs avec l’offre faible (moins 30% en France en blé et moins 13% dans le monde). La Chine fait des provisions, la Russie taxe ses exportations. C’est une bonne nouvelle pour nous. Cependant, le prix du lait n’est pas en grande forme et celui de la viande est catastrophique, du fait de la fermeture des brasseries et restaurants. Même la pollution printanière, soit disant due aux épandages, ne s’est pas produite, confirmant ainsi que les accusations médiatiques habituelles ne sont pas très fondées…

2020 fut aussi l’année du salon agricole inachevé. On parlait déjà de covid depuis deux mois et pourtant personne ne portait de masque dans le métro bondé. Aujourd’hui le mois de retard au confinement est attribué quasi unanimement à notre état centralisateur et à sa lourdeur administrative, loin des réalités du terrain. Nous avons parfois surfé sur la vague de l’absurdie sanitaire. Loin de l’infantilisation ambiante, nous avons, nous paysans, joué notre rôle nourricier en continuant de travailler malgré le contexte plus que morose, au service de nos concitoyens.

Parfois, dans notre isolement, nous nous sentions vraiment libérés du poids de toutes ces réglementations agricoles qui nous emplissent de stress : toujours ce fameux système normes primes contrôles sanctions. La gestion agricole n’échappe pas à la logique jacobine française qui spolie l’âme même de notre métier. Cela ne peut plus durer tant il y a urgence.

Alors pour cette nouvelle année, je vous souhaite à tous de pouvoir revenir à l’essentiel, pour plus de sérénité. Affranchissons-nous de l’inutile, en créant nos propres systèmes, plus économes et autonomes, loin du stress habituel et veillons à notre liberté, si fragile, pour laquelle nous allons peut-être devoir nous battre plus que jamais…

Bonne santé à tous : protégeons nous, protégeons les autres.

Bonne et heureuse année 2021 à vous et à vos familles !

Dominique Humbert Président de la CR 88

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