Mercredi 7 novembre, la Fédération nationale ovine (FNO) a alerté les organisations d’Interbev sur la dégradation de la conjoncture ovine en cette fin d’année 2018. Parmi les responsables désignés par la FNO : la baisse de la consommation, la concurrence des importations et la sécheresse. Pour la CR, la FNO se trompe de diagnostic et appelle comme toujours à une meilleure régulation des flux.
S’il est vrai que les importations sont dommageables pour les éleveurs français, il ne faut pas en faire le bouc émissaire de toutes nos difficultés : d’une part, même si les importations ont augmenté en août en raison des besoins accrus pour les fêtes de l’Aïd, elles restent inférieures à 2017 sur les 8 premiers mois de l’année (- 2 %). Seuls les importations espagnols augmentent (+ 70 %), pays qui par ailleurs est notre client principal pour les exportations d’agneaux vivants. Or, ce marché est lui-même menacé par le surcoût des tests PCR nécessaire au dépistage de la FCO, qui sont hélas pris en charge par la filière.
D’autre part, insister sur la concurrence des importations est une stratégie déjà ancienne de la FNO qui sous-entend que la filière française manque de compétitivité. Plutôt que de se battre pour les prix, il s’agirait de réduire encore nos coûts de production pour faire face aux agneaux britanniques ou néo-zélandais. Les éleveurs en ont pourtant assez d’être les seuls à consentir des sacrifices sur les gains de productivité !
Sur la baisse de consommation (- 1 % sur les 8 premiers mois par rapport à 2017), il est temps de voir un peu plus loin que la simple relance par un plan de communication, comme le souhaite la FNO. Le passé a déjà montré que cette stratégie extrêmement coûteuse n’a des effets que très mitigés. Il est impératif d’être attentifs à l’adéquation offre / demande et de mieux planifier la production. Cette planification doit en particulier permettre de mieux gérer les afflux d’agneaux Lacaunes, qui déstabilisent les prix de la viande à certaines périodes de l’année.
