Le Sénat se prépare à voter ce jour la ratification définitive du Comprehensive Economic and Trade Agreement (CETA), accord économique et commercial global de libre-échange entre l’Union européenne et la Canada. Dans un courrier rédigé mercredi 20 mars, la Coordination Rurale a appelé les sénateurs à refuser le sacrifice de notre modèle agricole au profit de quelques grands groupes industriels.

Plus de quatre ans après son adoption et après plus de 6 ans d’application de son volet commercial, la Coordination Rurale rappelle que les impacts du CETA, notamment sur la filière élevage, sont défavorables à l’activité économique agricole française.

En apparence, le bilan des échanges de produits agricoles entre l’UE et le Canada ne semble, jusqu’à présent, pas défavorable à l’UE puisque les importations de viandes bovines de l’UE en provenance du Canada ont représenté depuis 2022 moins de 4 % de son contingent.

Néanmoins, ce chiffre est à relativiser puisque les importations se sont retrouvées limitées du fait de l’interdiction des hormones de croissance et du traitement des carcasses à l’acide péroxyacétique (APA). Si le Canada n’était, jusqu’ici, pas en mesure de fournir le marché français en viande bovine sans hormone car l’accord ne s’appliquait que de façon provisoire, la Coordination Rurale alerte sur le fait que si le CETA est adopté définitivement, la production sans hormone pourrait se développer rapidement au Canada pour s’octroyer un nouveau débouché représentant près de 65 000 tec (tonnes équivalent carcasse) de viande bovine.

Cet appétit pour le marché européen est bien démontré par la demande de l’Agence canadienne d’inspection des aliments auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) d’évaluer l’utilisation de l’acide péroxyacétique. Lorsque toutes les portes seront ouvertes, le marché européen de la viande bovine sera alors fortement impacté par ces 65 000 tec de denrées canadiennes qui influeront de façon colossale sur la concurrence des produits français et européens.

La Coordination Rurale refuse d’envisager le CETA comme le « moins pire des accords de libre-échange » tel qu’il est souvent décrit, et demande aux sénateurs de s’opposer à sa ratification.

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