Le mémorandum sur la PAC présenté par la France et soutenu par une douzaine d’Etats membres de l’Union Européenne est très décevant. Au lieu d’offrir une vision d’avenir en marquant une nette rupture avec la politique agricole actuelle catastrophique, il s’inscrit au contraire dans une continuité sans changement et semble se satisfaire de la détestable réforme de la PAC de 2003.

Malgré les déclarations politiques de plus en plus nombreuses en faveur de l’Exception Agriculturelle, l’horizon actuel reste toujours celui d’une PAC soumise à l’OMC.

Par ailleurs, confrontés à l’extrême complexité de la mise en œuvre de la PAC 2003, les agriculteurs français apprécieront sans doute à sa juste valeur le jugement porté sur « une gestion plus simple, plus transparente et plus efficace de la PAC. »

Mais la déception essentielle provient de ce qui ne figure pas dans le mémorandum. Si celui-ci évoque la nécessité de « relever les défis de l’avenir », il est loin de faire preuve d’une réelle ambition pour l’agriculture, alors que les agriculteurs, dont la plupart des productions sont en crise, attendent impatiemment des motifs d’espérance. Au-delà d’un certain nombre de considérations techniques, ils ne trouveront en effet rien dans le texte qui puisse mobiliser un monde agricole déprimé et lui redonner sa dignité.

Sans vision d’avenir et sans éléments concrets pour réorienter totalement la PAC, la CR doute que les agriculteurs retrouvent le moral qui est au plus bas et qu’un nombre suffisant de jeunes fasse le pari de l’installation dans notre pays.

C’est pourquoi la CR rencontrera le Ministre de l’Agriculture le 18 avril prochain et lui remettra un contre-projet de mémorandum, inspiré de ses propositions « Pour une PAC du XXIè siècle » (*).

(*) Propositions consultables sur le site internet www.coordinationrurale.fr

Dans la même catégorie

Fruits et Légumes
Jeunes
Apiculture
Apiculture