Les organisateurs de l’Assemblée générale de l’interprofession Val’hor (horticulture ornementale) avaient choisi pour thématique de l’après-midi « l’eau », avec en sous titre « trop-trop peu ». On pouvait s’attendre à voir fleurir les débats autour des variétés cultivées et du matériel. On pouvait également espérer entendre l’interprofession détailler son rapport, remis lors du Varenne de l’eau. Ces points furent bien évoqués, effleurés du bout des lèvres, entrevus comme par inadvertance.

Si quelques remarques pertinentes furent émises par des professionnels concernant l’attrait commercial douteux des variétés les moins gourmandes en eau, l’essentiel des échanges se fixa sur deux points : la renaturation des centres urbains et l’ignominie que constituent les bassines.

Incorporer plus de nature au milieu du béton, voilà l’essentiel du premier point. Comment verdir nos villes et nos cités ? Un auditeur attentif aurait pu répondre : « En empêchant les villes et les cités de massacrer la nature pour y faire pousser des centres commerciaux ». Mais de cela, il n’était pas question. La filière pourra en partie se consoler, si les terres horticoles sont vouées au béton, nos collègues du paysage vont avoir fort à faire. En effet, avec quels végétaux devront-ils renaturer ? La question a été éludée.

Pour ce qui est de l’eau, rien ne fut clairement annoncé. Malgré tout, une certitude émergea du discours des savants hydrologues : « Les bassines c’est mal ». Pour résumer, les horticulteurs devront survivre en se passant d’eau. Voilà en quelques mots l’avenir pour la production de la filière. Le dénigrement de l’agriculture n’était pas une surprise en soi.

Ce qui fut surprenant, c’est la passivité (pour ne pas dire la soumission) des professionnels présents. Seul le représentant de la Coordination Rurale - Uniphor est monté au créneau en rappelant qu’il ne peut pas exister d’agriculture sans eau, comme l’a aussi évoqué le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire le matin même. Malgré cette évidence, le poison environnementaliste s’immisce même au sein des instances professionnelles et personne, si ce n’est la CR, ne le conteste.

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