L’accord signé par les distributeurs sur la modération des marges a laissé la CR sceptique. Nous ne sommes pas les seuls, si l’on considère le nombre d’agriculteurs qui cherchent leur salut dans la vente directe, sous des formes plus ou moins variées. Alors que les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et leurs paniers ont fait abondamment parler d’elles et que les marchés séduisent un public un peu rajeuni, voici venir une nouvelle proposition.
Elle émane de Pierre Priolet, arboriculteur en Provence et ancien expéditeur-importateur de FetL, devenu temporairement la coqueluche des médias, qui l’expose à travers un site internet www.consommer-juste.fr. Totalement engagé, il ne veut pas être un mendiant mais veut vivre de prix rémunérateurs. Il demande également qu’on arrête de prendre les agriculteurs pour des c… et de les traiter comme des pollueurs. Ses propositions ne changeront pas la face des marchés mais visent surtout à créer une prise de conscience des politiques et des consommateurs autour de l’idée de commerce équitable appliqué aux agriculteurs français. Si Légumes de France s’est d’ailleurs explicitement saisi du concept à la signature de l’accord de modération des marges, le concept reste à concrétiser pour le plus grand nombre, des producteurs comme des consommateurs : la vente directe est un métier, différent de celui de producteur, les organisations de producteurs non commerciales, haïes par Coop de France, sont dans le collimateur de la LMA alors qu’elles pourraient être un maillon indispensable de cette chaîne (plutôt que des coopératives qui ne sont plus depuis longtemps au service des agriculteurs) et le commerce des céréales est toujours sous la coupe des Organismes Stockeurs « agréés ONIC » depuis 1936…
