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7 %. C’est la baisse de la valeur ajoutée agricole (de 31 à 24 %) dans la chaîne d’approvisionnement agro-alimentaire entre 1995 et 2005 selon une résolution adoptée le 7 septembre 2010 par le Parlement européen. Une baisse qui se poursuit depuis : José Bové, promu penseur de l’agriculture en tant que président de la Commission agricole, à l’initiative de cette résolution, avance le chiffre de 20 % (soit encore -4 % en 5 ans).

 

Malgré son allure séduisante, il convient de s’alarmer du fait qu’un certain nombre d’incohérences graves ponctuent ce texte. Ainsi, le pouvoir de l'OMC sur l’agriculture est constaté mais n'est remis en cause à aucun moment. Il est donc incroyable d'envisager d'interdire de vendre des produits agricoles à perte, alors que les frontières sont ouvertes aux importations vendues au-dessus du prix de revient de leur pays d'origine, mais bien en deçà de nos coûts de production européens. Le déficit agricole global de l’UE est bien mis en évidence - du moins en valeur (près de 100 milliards € d’importations pour 75 d’exportations), mais on affirme par ailleurs que les objectifs du traité de Rome que sont les approvisionnements alimentaires suffisants sont atteints ! De même, on est loin de pouvoir se vanter d’une quelconque stabilisation des marchés, alors que la volatilité « extrême » et l'instabilité des cours sont constatées ou déplorées par deux fois ailleurs dans le texte… à moins qu'on considère qu'un marché soit stable malgré des prix volatils !

Ainsi, on peut craindre que cette résolution pour des revenus équitables pour les agriculteurs ne se résume encore qu’à de belles (et parfois insensées) paroles : la Commission poursuit sa politique libérale, les transformateurs et les distributeurs continuent de se plaindre alors qu’ils engrangent une part croissante des profits … et les agriculteurs ne cessent de disparaître, faute de prix rémunérateurs. A quand le passage aux actes ?

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