Les propositions de contrat des laiteries sont arrivées dans les fermes « in extremis » et force est de constater que celles-ci ne font qu’illustrer une nouvelle fois le déséquilibre qui existe entre les laiteries d’un côté et les producteurs, pris individuellement, d’un autre côté.

Des clauses aberrantes

Concernant le volume de lait à livrer, ces contrats fixent d'emblée le volume pour la période qui suivra le 31 mars 2015, c'est-à-dire après la disparition des quotas. Et le volume de référence : c’est le quota ! Certains contrats ne prévoient aucune marge de tolérance, alors que cela est obligatoire… comme si les vaches étaient de vulgaires robots ajustables. Quant aux dépassements, ils seront lourdement pénalisés.

Fabulation manifeste !

Concernant le prix, la pratique du double volume / double prix est malheureusement confirmée alors que le relevé de décisions du Conseil Supérieur d'Orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire du 25 octobre 2010 indiquait : « M. Bruno Le Maire précise qu’en aucun cas le projet de décret lait introduit un quelconque principe de « double volume : double prix » : il ne fait que mentionner que les parties définiront les modalités de variation des volumes ainsi que les modalités de fixation des prix sur la durée de 5 ans du contrat. » Globalement, les propositions de contrats renvoient, parmi d’autres « indicateurs », aux indices CNIEL, ou CRIEL, comme la LMA le leur permet, sans se préoccuper des mises en garde faites par l’autorité de la concurrence à l’égard des « ententes ». Concernant les organisations de producteurs : certains les envisagent, d’autres les ignorent totalement alors que dans le cadre de la régulation, l’Europe et Bruno Le Maire avaient exprimé la nécessité de renforcer le pouvoir de négociation des producteurs en leur permettant de se regrouper en organisations.

La CR et l’OPL force de propositions

La CR et l’OPL n’ont jamais cessé de mettre en garde le Ministre de l’agriculture contre l’impossibilité de signer des contrats équilibrés tant que n’aurait pas été mise en place par l’Union européenne une politique de régulation de la production efficace. Les travaux auxquels participent la CR et l’OPL au sein de l’Office du lait ont pourtant été présentés au Ministre !

Producteurs pris en étau !

En l’absence de politique de régulation de la production, malgré les déclarations et les communiqués de presse allant en tout sens, la contractualisation à marche forcée s’avère bien être un piège pour les producteurs désarmés. Il convient donc maintenant d’attendre que le gouvernement assume ses responsabilités et qu’il garantisse aux producteurs qu’en l’absence de contrats avec les transformateurs ces derniers demeureront tenus d’acheter en conditions normales le lait à leurs producteurs, ceci en attendant l’abrogation d’un décret pris dans une incompréhensible précipitation.

Contacts presse : Daniel Condat, président de l’OPL : 06.07.08.62.40 Willem Smeenk, Secrétaire Général de l’OPL : 06.86.43.61.56 Nicolas Coudray, animateur OPL : 06.84.92.17.62 Aurore Demarigny, Chargée de Communication : 06 76 52 01 03

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