D’aucuns diront des politiques qu’ils tiennent le discours que leur auditoire souhaite entendre. Lors de l’Assemblée générale 2022 de l’interprofession horticole, la visite du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a surpris à plus d’un titre. En effet, Val’hor n’est pas la plus grande interprofession de l’agriculture, loin s’en faut. Alors qu’un ministre se déplace  pour délivrer un message important pour lui ou juste pour se montrer, c’est un détour qu’on ne peut que mettre à son actif.

Des interrogations, la filière en avait. Confrontée à une succession ininterrompue de contraintes depuis plusieurs décennies, elle appréhende avec fatalité un avenir peu reluisant. Les conséquences de la guerre en Ukraine, l’envolée des prix de l’énergie, l’absence de solutions phytopharmaceutiques, l’eau, le renouvellement des générations, l’absence de main-d’œuvre...

Alors certes les réponses du ministre sont à mettre au compte des promesses ou plutôt des grands principes qui dans la réalité vont s’accompagner de multiples conditions qui viendront ternir durablement le tableau.

Il a évoqué le mécanisme d’encadrement des prix de l’énergie au niveau européen qui requiert l’accord de tous, chose qui est loin d’être acquise. Il a parlé d’une aide et d’un plan de soutien pour les entreprises agricoles qui doit obtenir l’aval de la Commission européenne. Il a abordé la question des programmes opérationnels de la PAC et des aides à l’investissement pour contrer les effets des aléas climatiques.

Au-delà des grandes tirades, nous retenons deux déclarations. Concernant l’eau, le ministre a rappelé que l’agriculture n’est pas là pour servir de bouc émissaire. Pour ce qui est des phytos, il a affirmé qu’il n’y aurait désormais pas d’interdiction sans solution. De rajouter que ces interdictions devraient être régies par le cadre européen pour éviter les distorsions de concurrence.

Ce que la Coordination Rurale et l’UNIPHOR constatent, c’est que l’agriculture est effectivement le bouc émissaire du dossier de l’eau. Quant à la question phytosanitaire, les interdictions n’ont jamais cessé et les solutions proposées se sont révélées, pour certaines, être de vulgaire placebo dont l’inefficacité s’est payée au prix de la disparition de certaines productions (roses).

Alors Monsieur le Ministre, terminons-en avec le dénigrement entretenu avec persévérance par les experts et les administrations et jetons aux orties les solutions tronquées qui ont pour seul but de donner bonne conscience à ces mêmes experts. Écoutez les agriculteurs.

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