L’eau est un problème qui préoccupe toutes les filières. La question est devenue épineuse et en toute logique, il est intéressant de faire le point sur le sujet. Lors du dernier Salon International de l’Agriculture, le réseau Astredhor a présenté un « livre blanc » sur l’eau en horticulture. Un projet, auquel aucun membre de la filière n’avait eu accès et qui s’est avéré quelque peu contrariant.

Pour rappel, l’Astredhor est l’institut de recherche des professionnels du végétal. La structure comporte 11 stations de recherche et pas moins de 50 ingénieurs.

Suite à la présentation de ce livre blanc, la présidente de Val’hor a souhaité que l’interprofession soit associée à une relecture du document définitif. La réponse de l’Astredhor fut simple, rapide et suffisamment claire pour ne pas susciter de débats : NON.

La filière horticole n’est sans doute pas le seul client de l’institut technique. L’interprofession verse plusieurs centaines de milliers d’euros par période de 3 ans, finançant ainsi plusieurs dizaines de projets. Malgré cela, les syndicats professionnels se voient refuser un simple droit de regard sur une étude qui impactera sans aucun doute les producteurs, voire d’autres familles de la filière (paysagistes).

Face à cette attitude pour le moins curieuse, l’UNIPHOR et la Coordination Rurale ont demandé à la direction de l’interprofession de recadrer les relations entre l’Astredhor et Val’hor. Que l’institut technique ne soit pas au service exclusif voire prioritaire de Val’hor, cela peut s’entendre. Pour autant, qu’une simple demande soit rejetée d’un revers de manche, c’est une autre histoire. Si l’Astredhor souhaite se consacrer exclusivement à des dossiers hautement rentables et/ou à fort coefficient environnemental, il doit le préciser clairement et de fait, les relations avec l’interprofession seront plus simples.

La conclusion de cette histoire prouve l’ambiguïté des liens. En effet, l’institut réalisera une synthèse documentaire des travaux menés par le passé sur la gestion de l’eau. Ce qui devrait déboucher sur des fiches d’aide à l’économie de la ressource. Une solution équivoque répondant à des relations confuses. Il est temps que les deux structures clarifient leurs positions respectives. Les finances de la grande majorité des producteurs ne peuvent se permettre d’alimenter un jeu d’ombres.

Une ambiguïté dont il faudra s’émanciper au plus vite. Les horticulteurs ne subiront pas des contraintes initiées par d’autres, et élaborées par l’institut technique dont ils alimentent les caisses et les travaux. Si le « livre blanc » s’avère être une charge supplémentaire pour les professionnels, alors il devra être rejeté. Le cas échéant, la Coordination Rurale et l’UNIPHOR dénonceront auprès du ministre cet énième carcan. Si l’on souhaite que l’agriculture ne soit pas sacrifiée comme l’industrie, les enjeux économiques de nos entreprises doivent prévaloir sur les idéologies écologistes.

Dans la même catégorie

Horticulture
Végétal
Environnement
Horticulture