Le dernier COPIL PACA sur les ravages du charançon rouge du palmier a abouti à des conclusions que nous dénonçons : la proposition de retirer purement et simplement le Rhynchophorus de la liste des organismes nuisibles de quarantaine !


Nous avons participé le 10 mars dernier à un COPIL PACA sur les ravages causés par le charançon rouge du palmier. La « bestiole » détruit les palmeraies de la façade méditerranéenne de l’hexagone depuis une dizaine d’années. 

L’Uniphor a tiré le signal d’alarme il y a 9 ans. Avec l’appui de la CR, les horticulteurs ont recherché des partenaires, bousculé l’administration, proposé des méthodes de lutte chimiques et alternatives. Malheureusement il existait toujours un petit quelque chose pour gripper la machine. Cela a débuté par des conclusions « d’experts » qui considéraient les palmiers comme des arbres* et, de fait, se sont fourvoyés dans toutes leurs conclusions. Puis des firmes phytosanitaires ont apporté un service payant et exclusif qui n'a pas permis de réaliser la stratégie de lutte globale. Le tout avec la bénédiction des autorités !

Premier élément qui nous a posé souci lors de cette rencontre du 10 mars, la CR a été cataloguée « organisme de propriétaires particuliers ». Pas question pour l’administration que les agriculteurs et a fortiori les horticulteurs, soient considérés comme des professionnels ! Cette place de l’interlocuteur professionnel avait été réservée à l’UNEP (Union Nationale des Entreprises du Paysage), syndicat qui, pendant les longues années durant lesquelles l’insecte s’est délecté des palmiers provençaux, n’a pas bougé le petit doigt.

Mais le principal problème est que cette cuisine douteuse a accouché d’une décision et d’un objectif.
Pour ce qui est de la décision, elle fait naître des réunions en vue de la mise au point d'un cahier de bonnes pratiques. Les palmiers et les opérations qui s’y rattachent seront labellisés, le tout au bénéfice de l’UNEP et de quelques intermédiaires.
Quant à l’objectif, il sera atteint de manière diffuse puisque le but poursuivi est tout simplement de déclasser le charançon rouge d’organisme de quarantaine, de lui retirer son étiquette de ravageur et d’en faire un insecte comme les autres.

Ami agriculteur, médite sur ce qui se passe en région PACA ! Un ravageur détruit les plantes d’une zone géographique donnée, nous possédons les moyens de l’endiguer mais politiquement et écologiquement parlant cela dérange. Donc, on ne fait rien pour lutter contre l’agresseur. A la place, on crée des procédures obligatoires qui ne changent rien et enrichissent un nombre restreint de groupes divers. Enfin, on affirme que le ravageur n’en est pas un.

Les plus optimistes objecteront que le domaine de lutte concerne des plantes d’ornement et que jamais un tel montage ne sera élaboré pour des denrées comestibles. Les plus optimistes pensent également que la lessive X lave plus blanc que la lessive Y, que le nuage de Tchernobyl s’arrête à la frontière franco-allemande et que la marmotte emballe le chocolat dans le papier d’alu...

* Le palmier est une plante monocotylédone (orchidées, bananiers, joncs). Même si les palmiers ont un port arborescent, le stipe n’est pas fait de bois. Il s’agit en fait d’une tige. Le palmier est une plante géante, certes, mais pas un arbre.

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