La contractualisation en horticulture est revenue sur le tapis. Nous avions pourtant réussi à convaincre nos interlocuteurs interprofessionnels des dangers qu’impliquerait l’alignement de notre filière sur les productions alimentaires.

Sans entrer dans le détail, rappelons que la filière horticole est protéiforme, dispose de circuits de commercialisation variés, produit du périssable et peut être soumise à des phénomènes de mode rarement prévisibles. Conscients de cette hétérogénéité historique, nous avions convaincu les composantes de l’interprofession Val’hor des dangers d’une contractualisation obligatoire pour notre filière. Rappelons également que la loi parle d’une obligation générale. Il ne s’agit pas d’une contractualisation à la carte. Nous y reviendrons.

De fait, depuis le 1er janvier 2023 l’horticulture ornementale est exemptée de contractualisation. Mais, les partisans acharnés de la contractualisation ont de suite entamé des travaux visant à établir des contrats types. Or, il faut savoir que des contrats de commercialisation existent déjà entre producteurs et distributeurs. Ils concernent des productions spécifiques (sapins) ou des partenaires spécifiques (MIN). Ils auraient pu servir d’inspiration. Par conséquent, la contractualisation à la carte existe déjà ; il aurait été envisageable de donner l’envie au plus grand nombre d’essayer. Le but étant pour les commerçants d’obtenir des végétaux traçables et en quantité raisonnable sur une période déterminée, et pour les producteurs de s’assurer un prix de revient lui aussi raisonnable.

Malheureusement, les travaux ont débouché sur l’établissement d’un contrat type qualifié de volontaire, alors même qu’il est une copie des obligations légales précédemment rejetées. Nous n’avons pas été les seuls à dénoncer ce « plagiat ». L’aval a également refusé d’aller plus loin. Ne nous méprenons pas. L’aval rejette le contrat type pour des raisons uniquement financières. Si les horticulteurs doivent vivre de leur métier, cela ne passera pas par eux. Attitude hypocrite sévèrement dénoncée par notre représentant.

Si le comportement du commerce est décevant, il n’en reste pas moins attendu. Par contre, l’insistance de certains producteurs à promouvoir des contrats-cadenassés est inquiétante. En travaillant uniquement pour une poignée (ce n’est pas une image) de gros faiseurs, ils s’acharnent à promouvoir un document qui exclura l’immense majorité des producteurs et condamnera économiquement ceux qui, ne faisant pas partie de la petite centaine (sur 3 000) d’entreprises de très grande taille auront par mégarde, eu l’inconscience de signer.

La Coordination Rurale et l’Uniphor n’ont pas l’intention de voir se rejouer la tragédie de la labellisation qui a débouché sur un privilège de vente de ceux qui avaient établi les règles.

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