Nous venons officiellement de quitter l’interprofession apicole Interapi. La décision n’a pas été prise de gaîté de cœur, mais après un long processus de concertation, nous estimons qu’il n’existe pas d’autres alternatives. Ce n’est pas le principe interprofessionnel qui est en cause puisque nous avons participé à la construction d’Interapi depuis les premières rencontres.

La section apicole de la CR porte plusieurs points qui sont pour nous fondamentaux. Défense des intérêts des producteurs professionnels (et uniquement professionnels) ; liberté d’entreprendre, de conditionner et de vendre sa production ; importance des questions sanitaires ; importance de la formation des apiculteurs ; transparence totale notamment sur la composition et l’étiquetage des produits.

Ce qui a motivé notre décision tient au financement de l’interprofession. Dès 2021, l’écart entre la contribution de l’amont et celle de l’aval est pour le moins conséquent. Lors de cet exercice, les apiculteurs ont contribué 12,5 fois plus. Nous avons logiquement demandé un rééquilibrage. De fait, nous constatons une diminution de l’écart. Cependant, il reste encore à un niveau élevé. L’amont contribue encore 5 fois plus que l’aval. Si l’amplitude diminue, sa persistance dans le temps soulève des questions.

Les producteurs sont appelés à cotiser via la MSA, organisme central dans la vie des agriculteurs. L’appel de cette cotisation s’opère via les bordereaux d’appels classiques envoyés par les caisses. Le processus est contraignant puisqu’il rend difficile la contestation, mais instaure une égalité entre les producteurs. Il était donc logique d’attendre de la part de l’aval un système similaire, au moins dans l’esprit. Or, jusqu’à aujourd’hui, le secteur aval dispose d’une liberté somme toute anachronique qui débouche sur une cotisation moindre.

Cette discordance se double d’une prédominance des sujets « commerciaux » financés par la cotisation volontaire étendue (CVE). En effet, la répartition des masses apportées par la CVE est pour le moins surprenante. Certes, le prévisionnel mis à jour récemment laisse apparaître une augmentation des budgets liés à la production. Cela étant, ceux alloués à la communication et aux études de marché, restent supérieurs.

S’il était admissible, pour un temps, que les programmes financés par l’interprofession profitent au commerce, même avec un déséquilibre des apports, la persistance du phénomène n’est pas envisageable. D’aucuns diront que nous partons trop tôt, que les choses s’équilibreront d’ici un an ou deux.

C’est là le point de rupture. On ne peut attendre un an ou deux. L’équilibre devait être trouvé cette année. Au delà des chiffres, la méthode de prélèvement devait également être sécurisée. Comme nous l’avons dit précédemment, les producteurs ne sont pas libres de choisir le montant de leur cotisations. Si la rigidité est la règle, elle doit l’être pour tous.

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