La section Agricultrices de la Coordination Rurale, représentée par Natacha Guillemet, a participé le 7 novembre dernier a une séance plénière aillant pour thème « Bouge les lignes ».

Après une introduction de la sociologue de l’INRAE, Clémentine Comer, les interventions d’Audrey Bourolleau, fondatrice d’Hectare, de Naida Drif-Lama, Haute Fonctionnaire à l’égalité des droits au ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, d’Anne-Cécile Suzanne, agricultrice et consultante et de Jérôme Calleau, président de la coopérative Cavac et de l’Union Invivo, ont permis de mettre en lumière plusieurs valeurs intrinsèques à la Coordination Rurale.

Il a par exemple été discuté de l’introspection que doivent faire les femmes et aussi les hommes pour permettre de faire bouger la frontière sexuée du métier d’agriculteur, notamment du point de vue de l’engagement dans les postes à responsabilité au sein des diverses instances.

La maternité a également été montrée comme un frein au métier et aux diverses responsabilités, majoritairement dans la fonction de cheffe d’exploitation. En effet, beaucoup de femmes auront au moins un enfant dans leur carrière, mais elles devront souvent en porter toute la responsabilité, ce qui leur laissera moins de temps à consacrer à leur sphère professionnelle.
Là où la main-d’œuvre est, comme dans la quasi-totalité des secteurs, en proie à la pénurie, comment pallier le remplacement des arrêts pour congé maternité ?
L’administration dit qu’en cas d’accident ou d’arrêt, vous ne pouvez être auprès de vos animaux. Mais qui va s’en occuper ? Un salarié en 35 h ne peut pas pallier l’absence du/de la chef(fe) d’exploitation.

Ces discussions ont été suivies par une table ronde sur la performance des collectifs : « Quid du rôle des femmes ? ». Plusieurs agricultrices et agriculteurs ont participé à cette dernière, ainsi qu’Anne-Marie Vaudon, bouilleuse de cru, et Soumia Luquet, taillandière et directrice de La Maison Luquet.
Même si quelques idées pourraient être poussées encore plus loin et que certaines actions présentées pourront être reprises en étant adaptées aux réalités agricoles, la présentation des divers collectifs montre que la CR n’a pas à rougir du travail engagé pour montrer que les femmes ont leur place.

Plusieurs remarques ont été soulevées après les interventions, notamment sur le vocabulaire employé. En effet, pourquoi utiliser le terme « femme agricultrice » ou « femme viticultrice » et pas tout simplement « agricultrice » ou « viticultrice » ? On ne dit jamais « homme agriculteur » !
Cela révèle que le terme d’agricultrice est acquis dans le conscient, mais pas forcément dans le subconscient. L’utilisation d’un vocabulaire adéquat est une nécessité capitale dans l’appropriation du statut d’agricultrice dans toute sa complexité.
Il est à noter que lorsque les intervenantes se sont présentées, elles ont révélé ne pas avoir cherché à obtenir les responsabilités qu’elles ont actuellement. Elles ont avoué douter de leurs compétences et de leur légitimité d’être dans la posture acquise aujourd’hui.

Anne Dumonnet-Leca, fondatrice et présidente de Vox Demeter, a conclu ces échanges sur le fait qu’elle souhaite mettre en lumière toutes ces femmes qui hier, aujourd’hui et demain font que notre agriculture est riche. Natacha Guillemet complète, « elle est riche par le biais des hommes et des femmes, ni plus l’un que l’autre, mais et surtout ni moins l’un que l’autre ».

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