Nous les avons vues, nous les avons rencontrées, les agricultrices étaient sur toutes les actions. Certaines avaient pris les tracteurs, d’autres étaient à l’organisation, d’autres ont annoncé haut et fort rester à la ferme pour permettre à leur conjoint ou collègue de partir sur plusieurs jours.

Il y a Karine, portant fièrement son bonnet jaune, partie jusqu’à Paris en tracteur, pour se retrouver au poste de police suite à leur arrivée à Rungis. Vivre de son métier, voilà ce qu’elle veut. Elle est ressortie libre et son message n’a pas sombré, au contraire ! Elle est restée droite dans ses bottes.

Il y a Véronique, Amélie et Sophie, qui ont de multiplié les plateaux de télévision pour relayer notre message, face aux intervenants du vieux syndicat formés à entourlouper son auditoire. Chapeau, les filles !

Il y a Yvette, Geneviève, Aurélie, Delphine, Thérèse, Sonia, Emilie, Simone, Mélanie, Camille, Nathalie et tant d’autres. À la Coordination Rurale, nous voulons « exister pour soi, se protéger pour l’avenir et percevoir la valeur de son travail ». C’est la raison pour laquelle nous sommes sorties de nos fermes, pour dire haut et fort notre ras-le-bol, pour dire qu’on ne crèvera pas en silence, pour dire stop aux fermes qui ferment, pour leur demander de nous foutre la paix et de nous laisser travailler.

Et aussi, il y a moi, qui au-delà des actions de blocages ou de défilé, me met à nue avec mes collègues pour dénoncer la perte de notre revenu. L’État nous a tout pris, et il n’était pas facile de quitter nos habits en ce mois de janvier mais nous devions le faire pour faire entendre notre message.

Nous étions là, nous étions des milliers. Alors par ce petit texte, je voulais rendre un bel hommage à toutes celles qui travaillent sur leur exploitation, souvent dans l’ombre, et qui, ces dernières semaines, ont été mises en lumière.

Natacha Guillemet
Responsable section agricultrices

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