La Coordination Rurale salue l’ambition affichée par le secrétaire d’État Sébastien Lecornu pour faciliter le développement de la méthanisation. Elle reste toutefois sceptique vis-à-vis de certaines mesures qui, en favorisant les projets collectifs, risquent de menacer la méthanisation individuelle à la ferme. Créer un tarif de rachat pour les installations de 500 à 1000 kW et relever le seuil déclaratif ICPE de 60 à 100 tonnes par jour visent particulièrement le développement de projets collectifs de grande taille, alors qu’un projet agricole moyen de 220 kW nécessite environ 20 tonnes d’approvisionnement quotidien. La possibilité de mélanger les sources d’intrants, notamment les boues d’épuration et les biodéchets, est particulièrement problématique. Il ne s’agit que d’une mesure visant à faciliter aux acteurs non-agricoles l’accès aux surfaces d’épandage, tout en faisant courir un risque lié à ces mélanges sur la qualité sanitaire du digestat épandu sur les surfaces cultivées. La CR est en revanche favorable à la sortie du statut de déchet des digestats, à condition que cette mesure soit uniquement appliquée à la méthanisation à la ferme qui valorise les déchets non-dangereux et les matières végétales brutes. Cette normalisation du digestat agricole permettrait ainsi de faciliter les échanges et l’approvisionnement entre agriculteurs. En revanche, le digestat issu de méthanisation industrielle doit faire l’objet d’une surveillance renforcée. La Coordination Rurale salue enfin la promesse de débloquer 100 millions d’euros pour financer un plan de garantie, mais elle reste vigilante quant au fait que les agriculteurs doivent rester prioritaires pour l’accès à ces crédits.

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