La mise en place d’un chèque alimentaire a été adoptée le 22 août 2022 dans la Loi climat et résilience (article 259), mais les modalités n’en sont pas encore fixées.

La Coordination Rurale (CR), qui a suivi attentivement les discussions autour du dispositif qui se veut pérenne – à dissocier donc du chèque inflation -, a des propositions à formuler sur le périmètre du chèque alimentaire.

Pour la CR, le chèque alimentaire doit servir à acheter exclusivement des produits alimentaires : • issus de l’agriculture française ; • bruts ou faiblement transformés ; • frais, surgelés, en conserve ; • issus de tous les modes de production ; • dans tous les points de vente (épicerie, indépendant, marché de plein vent, GMS, etc).

Le fonctionnement du chèque alimentaire pourrait être calqué sur celui du « ticket restaurant », qui permet de payer les produits qui y sont éligibles.

En proposant d’ouvrir l’éligibilité du chèque à seulement quelques catégories de produits alimentaires, il ne s’agit pas de faire une injonction alimentaire, mais de proposer un socle (via une liste ouverte par exemple) de produits alimentaires élémentaires français de qualité permettant de se nourrir sainement au quotidien.

Pour la CR, il ne faut pas rendre le chèque élitiste dans son périmètre en circonscrivant son éligibilité à des produits bio ou HVE, cela évitera de faire augmenter le prix du panier et donc de diminuer le potentiel du chèque. Cependant, les produits sous signe officiel de qualité et d’origine doivent bien sûr être éligibles, mais pas uniquement eux.

C’est aussi l’opportunité de lancer une dynamique de reprise en main de son alimentation par la préparation de denrées brutes, qualitatives, et de faire baisser le prix du panier. Proposer des produits bruts, c’est permettre d’inscrire le chèque alimentaire dans une démarche globale d’accompagnement et de suivi, et dans une stratégie d’éducation alimentaire, de cuisine, de découverte du goût en direction de la population, et notamment des plus jeunes. Les produits bruts ou faiblement transformés sont en outre plus facilement traçables et identifiables dans leur origine. Et en diminuant le nombre d’intermédiaires dans la chaîne de valeur, ils devraient permettre une meilleure rémunération de l’agriculteur. Ainsi cette aide de l’État serait à la fois un coup de pouce pour les Français mais également pour les producteurs.

Si les intentions du Gouvernement en terme de valeur faciale du chèque ne sont pas connues, la question de son financement doit être posée. Si pour la CR, il n’est pas envisageable de financer le chèque en ponctionnant des dispositifs d’aide et d’accompagnement existants, le financement pourrait provenir de la création d’une taxe sur les produits transformés ou ultra-transformés.

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