La grève du lait de 2009 avait provoqué une prise de conscience dans toutes les instances. Mais la solution ne résidait pas en l’abandon des quotas pour que tout aille bien !

Dans un marché dérégulé, ce sont seulement quelques gros acteurs qui profitent d'une position de faiblesse du plus grand nombre (les éleveurs). De leur côté, les consommateurs n’en profitent pas non plus. Le marché ne sait pas fonctionner seul.

Nous nous sommes battus au sein de l'OPL et de la CR, souvent main dans la main ou en complémentarité avec l'APLI en France et dans le cadre de L'EMB (European Milk Board) en Europe, pour faire comprendre aux politiques et autres décideurs que la situation des éleveurs est toujours intenable et que les propositions ne sont pas satisfaisantes.

De nombreuses rencontres avec des femmes et hommes politiques ont eu lieu. Avec l'OPL nous participons à toutes les réunions qui touchent le lait, tenues au Ministère de l'Agriculture. Et elles sont nombreuses, je vous l'assure ! Surtout ces derniers temps où le ministre veut aller extrêmement vite pour la mise en place de la contractualisation et des organisations de producteurs (négocier et grouper des contrats avec des laiteries). L'OPL et la CR travaillent avec l'Office du lait National (qui est transversal aux laiteries, asyndical et apolitique).

TRES IMPORTANT : SOYEZ TRES VIGILANTS AVEC LES PROPOSITIONS DE SIGNATURE DE CONTRAT INDIVIDUEL AVEC DES LAITERIES. Informez-vous auprès de l'OPL, l'Office du lait National ou l'APLI

Le paysage laitier sera bientôt organisé autour de 9 bassins laitiers en France .Une Conférence de Bassin, où siègeront des représentants de l'état, des collectivités, de l'industrie, des producteurs, du commerce et des consommateurs, décidera des orientations de la filière laitière de chaque bassin,

L'EMB s'occupe au niveau européen de proposer une Agence de Gestion de la Production Laitière Européenne qui doit faire fonctionner le marché pour tout le monde et ne pas seulement pour quelques uns. Faire en sorte que la production soit en équilibre avec la demande, telle est la solution pour remettre tous les acteurs (producteurs, commerce, transformation) en position de force. Chacun peut avoir sa part du gâteau !

Les prix doivent être basés sur le coût de production du lait. L'EMB, L'OPL et l'Office du lait National travaillent sur un modèle de calcul de prix homogène pour les éleveurs européens. Les résultats des calculs nous montrent que pour faire du lait durablement et rémunérer  correctement les producteurs, le prix doit être bien au dessus de 40ct/Litre.

Une exception est demandée au niveau des lois de la concurrence pour permettre aux éleveurs de se grouper de façon significative pour peser face à l'industrie. L'EMB a demandé 30% alors que pour l'instant, on ne peut pas dépasser 3.5% du volume européen, soit 5 milliards de litres de lait par groupe d'éleveurs.

Tout ceci est très technique, juridique et politique. Les bases de réglementation se fixent maintenant et pour des années. La lenteur des réactions des fonctionnaires et des politiques démontre une fois de plus qu'ils n'ont aucune notion des réelles difficultés dans lesquelles se trouvent beaucoup d'éleveurs.

Les éleveurs sont les seuls à souffrir de la crise laitière!

Willem SMEENK

Les éleveurs sont les seuls à souffrir de la crise laitière!
Willem Smeenk au Congrès de l'OPL

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