Déjà tout jeune, Thierry allait en vacances chez ses grands-parents agriculteurs. Cette immersion dans le monde agricole lui a très vite donné goût au métier. Une fois son BEP et sa maîtrise de vacher-porcher en poche, Thierry s’est installé. Il est désormais à la tête d’une exploitation laitière, céréalière et viande bovine à Tailly dans les Ardennes.

Un parcours semé d’embuches

A deux reprises l’intégralité du troupeau a dû être éradiquée. En 1991, la leucose a touché le troupeau à 78 %. En 2001, suite à la crise de la vache folle, il se retrouve dans la même situation critique. A chaque fois, il a touché très peu d’indemnisation et a rencontré de grandes difficultés pour reconstituer les cheptels.

« Le mélange de troupeaux est toujours une grosse source de problème. En 2001, la diversité de la provenance des bêtes a apporté énormément de soucis et conduit à une forte mortalité ». Il a également été marqué par l’hypocrisie des services vétérinaires de l’époque qui prétendaient vouloir l’aider mais qui au final ont restreint le versement des indemnités dues.

Un avenir plein de promesses

Dans le but de transmettre un outil de travail viable à l’une de ses filles, il a déjà amorcé un projet de méthanisation par voie sèche. Par le biais du recyclage des effluents, il souhaite obtenir l’autonomie de l’exploitation tant au niveau alimentaire qu’énergétique. Ce choix a été préféré au brûlage du colza dont le rendement énergétique est trop aléatoire.

Un changement de cap nécessaire

De 1982 à 2009, Thierry était adhérent à la FDSEA, il a également été administrateur de la FDPL. « Pendant 25ans, j’ai été endoctriné. Aux réunions cantonales, je ne faisais qu’annoncer des choses en moins, des mauvaises nouvelles, des trous en plus à la ceinture. »

A la suite des évènements de 2009 et de la grève du lait, Thierry a trouvé plus de sympathie et de reconnaissance du côté de la CR locale et de ses dirigeants que du côté du syndicat majoritaire. Depuis, Thierry s’est engagé en devenant Vice-président de l’APLI de Champagne-Ardenne.

Son engagement lui semble « plus logique et plus naturel » car maintenant il « défend directement les intérêts des producteurs et pas ceux du « système » pernicieux dans lequel s’est engagé la FNSEA avec à sa tête l’agro-industriel Xavier BEULIN épaulé de ses compères ! »

Comment faire évoluer la situation ?

« Il faudrait déjà que soit écouté un peu plus qu’un seul syndicat dit majoritaire. Toutes les régions méritent l’attention de tous nos élus car il ne faudrait pas reproduire en agriculture les plans inhumains menés dans les années  80 dans les secteurs de la sidérurgie et du textile. Et plus récemment dans le secteur de l’automobile. Lorsqu’une ferme abandonne l’élevage bovin, elle n’y revient plus jamais. »

Elections Chambres d’agriculture 2013 : un enjeu à saisir !

Thierry souhaite désormais rester asyndical mais il soutient fermement les actions de la CR et celles de  l’APLI. « La crise laitière n’est pas finie. L’hémorragie des producteurs continue et seul un plan européen volontariste de la régulation de la production pourra amener un prix rémunérateur aux producteurs. Ces gens travaillent sans relâche, 7 jours sur 7 et toute l’année, cela mérite un salaire décent ! En janvier 2013, mobilisons-nous et votons CR ! ».

Dans la même catégorie

Paroles d'agriculteurs
Paroles d'agriculteurs
Viande
Paroles d'agriculteurs