Agé de 53 ans, Serge Bousquet Cassagne, figure emblématique du Lot-et-Garonne pour les combats qu’il mène et qu’il a menés, est agriculteur sur la commune de Saint-Georges. Producteur de maïs et de prunes à pruneau, cet enfant du pays est aussi, dans le désordre, pépiniériste (pépinière ornementale et fruitière), père de 4 enfants, Président de la Chambre d’Agriculture du Lot-et-Garonne.

 


Les débuts


A l’âge de 20 ans, Serge choisit la liberté du métier d’agriculteur et s’installe sur les terres de son père, récoltant au passage la passion du métier ! Les difficultés rencontrées, hormis celles liées au climat, lui ont permis de s’adapter et de trouver son horizon syndical… Dès 1993, l’importation des fraises espagnoles le pousse à changer de production, mais aussi à se révolter : c’est à ce moment là que la CR47 entre dans sa vie.


L’exploitation


L’arrêt de la production de fraises lui a permis d’augmenter la taille de sa pépinière qui est passée de 3 à 30 ha aujourd’hui. Les céréales et la prune se partagent les 70 ha restants. La pépinière est devenue sa première activité économique et la principale originalité de son exploitation, permettant l’emploi de 10 salariés permanents. Aujourd’hui, elle lui assure des ressources stables.
Si Serge Bousquet Cassagne est exploitant à titre individuel, c’est toute la famille qui contribue à l’entreprise : sa compagne assure le secrétariat et l'un de ses fils en est salarié. Il espère pouvoir transmettre son entreprise « si les enfants le désirent, bien évidemment ».


Engagement syndical


La réforme de la PAC en 1992, les injustices dont sont victimes les agriculteurs, l’accumulation de contraintes administratives infondées le révoltent. Il devient alors tour à tour Président de la CR47, trésorier, secrétaire, dénonçant toujours les incohérences et les injustices.
« Je suis fier d’appartenir à la CR47, de faire partie de ceux qui se battent, qui ne baissent pas les bras, ceux qui sont fiers d’être paysans et de le dire. »
Ses prises de parole et de position, parfois musclées, la défense minutieuse de chaque dossier, ont fait de lui un représentant syndical connu de tous les agriculteurs du département pour son écoute, son soutien et son courage. Et c’est cela le syndicalisme :  servir les intérêts du groupe ! Quant à l’emploi du temps, « il faut savoir s’adapter. Être bien entouré par des salariés de confiance et sa famille permet de dégager du temps. »


L’avenir de l’agriculture ?


Serge est optimiste et voit un avenir prospère pour l’agriculture, mais pas sans combats : « Il faut prouver, montrer le bien fondé de notre activité. Mais il y a de plus en plus d’humains à nourrir, après avoir été tant montrés du doigt,  nous serons respectés pour ce que nous sommes. »
La Chambre
La CR47 est majoritaire à la Chambre d’agriculture du Lot et Garonne depuis 2001 et Serge Bousquet Cassagne en est le président depuis janvier 2013, après avoir été Vice-président pendant 12 ans.
La Chambre est selon lui « un outil de développement économique pour les agriculteurs mais aussi un moyen de pression pour faire entendre la voix de tous les agriculteurs du département et leurs revendications. Quand on s’engage et qu’on se donne le temps, être élu à la Chambre permet de faire avancer les dossiers, de devenir acteur de notre sort. Il est primordial de prendre la place de ceux qui ne sont pas bons et qui font de la cogestion, de les pousser vers la sortie, d'assumer, et de reprendre ce qui nous appartient : notre métier. »


Bilan des élections


Nous sommes partis en campagne électorale très tôt car il est primordial pour nous d’être sur le terrain et à l’écoute de tous les agriculteurs de notre département. Chacun d’entre eux a personnellement été invité à l’un de nos 27 Apéros en campagne : des échanges entre agriculteurs et élus, autour des problématiques propres à chaque territoire où chacun a pu comprendre le fonctionnement de proximité et la force de réseau de notre syndicat. Tous les électeurs ont également reçu un journal spécial qui reflétait nos positions, nos actions passées et à venir. Pendant cette campagne, nous cumulions 2 mandats : agriculteur la journée, candidat le soir ! Dans les deux cas il faut être vaillant et honnête. Nous sommes restés authentiques, vrais face aux paysans parce que ce qui les préoccupe nous préoccupe aussi.
Ce fut une belle campagne bien qu’éprouvante. Nous avons été attaqués mais nous n’avons pas faibli, nous sommes restés dignes et soudés. Nous savions que ces réactions étaient en réalité de la crainte de la part de nos adversaires.

 

« OSER »


Oser faire ce métier, oser en être fier, oser faire bouger les lignes, se battre, dénoncer l’inutile, le futile pour laisser place à la simplicité, l’efficacité et la liberté, en un mot être les facilitateurs de vie des agriculteurs du Lot-et-Garonne. C’est l’axe de notre futur mandat.
« J’espère faire aussi bien que Michel de Lapeyrière à qui je succède et dont le travail de 12 ans a permis d’intégrer la Coordination Rurale dans le paysage syndical et agricole. Nous sommes désormais un acteur incontournable.
Se battre contre les contraintes administratives injustifiées, l’écologisme de bureaucrates, résoudre les difficultés au quotidien. Nous ne pouvons pas changer la PAC. En revanche, nous pouvons négocier avec le Préfet et les autres décideurs politiques locaux pour limiter les interdictions d’arroser l’été, faire avancer les projets économiques (création de nouveaux bâtiments d’élevage, lacs, installation etc.). Enfin, il faut redonner ses lettres de noblesse à notre métier, redorer son image, assurer sa promotion et s’ouvrir à l’ensemble de la population, être plus attractif. Nous avons de nombreux projets dans ce sens. »

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