L’accumulation de décisions réglementaires des différents dirigeants, qu’ils soient nationaux ou Européens a de quoi inquiéter les citoyens proches des réalités du terrain. Les agriculteurs, qui sont à la base même de la vie, en font tous les jours l’amère constatation.

La décision des instances européennes de modifier la configuration des cages de poules pondeuses a porté déjà ses conséquences : de nombreux éleveurs ferment boutique, incapables d’assumer financièrement le coût des investissements rendus obligatoires. Conséquence en chaîne, l’Europe est déficitaire en œufs.

Mais les défenseurs du bien-être animal ne se soucient pas du bien-être des poules Brésiliennes : les œufs ne sont pas chers et ça ne sentira plus le caca de poule chez nous !

Et ce n’est qu’un début : la suite est imminente avec les truies, et puis ensuite toute « innovation » à l’initiative des faiseurs de lois. Jamais ces faiseurs de lois, toujours motivés par des intentions « louables », ne se préoccupent des conséquences induites pas leurs décisions.

Pire encore : dans certains cas ils persévèrent malgré des indications dissuasives. Ainsi en est-il de la volonté de mettre en place un étiquetage carbone, censé informer et guider le consommateur sur le choix de ses achats dans le but de préserver la planète. Le gouvernement précédent avait missionné deux cabinets d’expertise pour étudier la faisabilité de cette « innovation », portée par les écologistes et entérinée par le Grenelle de l’environnement.

Les conclusions furent sans équivoque :

  • L’affichage carbone engendrerait un coût d’intégration prohibitif ;
  • Le dispositif obligatoire envisagé pourrait être contesté par la jurisprudence communautaire, mais également au  regard des initiatives communautaires visant à la mise en place d’un système harmonisé de l’étiquetage environnemental ;
  • Dans la très grande majorité des cas, les produits ne peuvent pas être comparés entre eux  sur la base de la note PCF (empreinte carbone en anglais).

Qu’à cela ne tienne, le projet n’est pas abandonné et a été mis en test depuis juillet 2011.

Encore un exemple s’il en était besoin : la loi rectificative des finances de juillet 2011 a allongé de délai de report fiscal sur les donations de 6 à 10 ans. Son application revêt un caractère rétro-actif et aura une répercussion négative importante sur les installations de jeunes agriculteurs. En effet, un agriculteur en fin de carrière pouvait échelonner, par donations successives la transmission de son entreprise en économisant des droits de succession conséquents. L’allongement du délai d’exonération des droits, que le gouvernement actuel entend porter à 15 ans, pénalisera fortement notre profession dont le poids du capital est un frein souvent insurmontable pour le jeune qui veut s’installer.

Un jour viendra-t-il où le bons sens du citoyen de base sera concerté et entendu ? Si pour l’ensemble des Français le choix vient d’être décidé, pour les paysans, il est encore à faire…

Alors ne nous trompons pas en janvier prochain : mettons fin à la co-gestion.

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