Samuel Potiron : un jeune CR porté par la passion de son métier

Samuel est producteur en Loire-Atlantique depuis février 2001. Il produit 250 000 litres de lait ainsi que des céréales. Seul sur son exploitation de 62 hectares, Samuel a appris à être « multitâches ».

Une installation poussée par la motivation

Après un bac pro CGEA en alternance, et une « parenthèse » de 3 ans où il a été aide familial, Samuel a repris l’exploitation familiale.
Il s’est installé seul, poussé par une motivation sans faille. Son stage de pré installation lui a permis de réfléchir au mieux à son installation, de bien calculer les investissements financiers et humains, et de prendre confiance en lui. Sans oublier les conseils avisés de son maître de stage (« il faut travailler pour vivre, mais ne pas vivre pour travailler »), à 24 ans, Samuel s’est lancé et a quasiment tout géré lui-même.

10 ans après, l’heure du premier bilan… mitigé

Pendant les premières années, tout s’est bien passé. « Je prenais vraiment plaisir à travailler. J’étais optimiste et je gagnais ma vie comme prévu. »
Samuel a cependant vite déchanté, et son discours est aujourd’hui bien différent. « Maintenant, je ne sais plus pourquoi je travaille et pour qui je travaille… En tout cas, c’est plus pour les industriels, les coops où les supermarchés que pour moi ! »
Si au début Samuel pensait qu’en travaillant plus, on pouvait gagner plus, il s’est finalement aperçu que « plus on travaille, moins on gagne ! ».

Dans un champ ou derrière son bureau ?

En 10 ans, l’organisation du travail a beaucoup changé. La mécanisation est plus sophistiquée aujourd’hui et permet de gagner du temps aux champs.
Mais ce temps gagné n’est pas toujours pour le temps libre ! « L’agriculture, avant, c’était un travail manuel, maintenant, c’est un travail administratif, car on passe un temps fou à remplir les papiers ! »

La CR, un lieu d'échanges

Dès son installation en 2001, Samuel a adhéré à la Coordination Rurale, convaincu que ses propositions étaient les bonnes pour l’avenir agricole. En 2009, il entre au conseil d’administration de la CR 44 et en 2011, il devient suppléant de Bernard Fougère à l’OPL pour la CR 44.
Pour Samuel, les échanges sont essentiels. Ils permettent d’avancer et de trouver ensemble des solutions. Participant actif de la grève du lait, Samuel a pris part à la distribution de lait. Il y a rencontré des agriculteurs qui menaient la même action et des consommateurs à qui il a pu expliquer les difficultés des producteurs de lait.

La communication par internet

Samuel est un utilisateur aguerri d’internet. Il a d’ailleurs crée en 2010 le site de la CR 44. L’intérêt d’internet, c’est de permettre de diffuser au maximum les idées de la CR. « Si elles sont véhiculées, lues, écoutées, puis réalisées, l’agriculture se portera mieux ! ».
Samuel suit également beaucoup l’actualité agricole sur internet. Cet outil lui permet de connaître rapidement les nouveautés et de réagir ainsi au plus vite.

Et l’avenir…

Samuel avoue être inquiet pour l’avenir. « Si les quotas laitiers disparaissent, ou si l’Union Européenne ne maîtrise pas les productions, beaucoup d’agriculteurs seront contraints d’arrêter car les produits ne seront pas assez payés… Ce ne sera plus viable. »
La question de l’environnement n’est pas inutile, mais Samuel à parfois l’impression que les politiques s’inquiètent davantage pour la faune et la flore que pour les agriculteurs. « C’est nous qui allons devenir une espèce en voie de disparition ! »

Ce que souhaite Samuel ? Rien d’excessif : « Moi, je voudrais vivre de mon métier. J’aimerais que mes produits soient payés à leur juste valeur et que je n’aie plus besoin d’aides européennes. »

Le drame aujourd’hui, c’est que « l’agriculteur donne la vie, mais y a-t-il encore une vie pour les agriculteurs ? »

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