La récente décision du gouvernement relative à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, au-delà des réactions partisanes, met en évidence un mal déjà ancien qui envahit notre société, tel un cancer sournois et ravageur.

Malgré des procédures légales, dont les contestations ont été déboutées par la justice, les principes mêmes de notre société sont bafoués et détournés par une minorité d’individus.

Alors que la majorité des citoyens paie de lourds impôts pour bénéficier du droit de propriété, certains individus, sous prétexte de lutter contre un projet d’infrastructures, se permettent d’investir des terrains et des bâtiments qui ne leur appartiennent pas, sans payer aucun loyer ni indemnisation, afin d’y développer un mode de vie différent.

Quand les citoyens ne peuvent rien construire ou transformer sur leur propre terrain sans des autorisations multiples, les zadistes construisent des miradors, des barricades, des fossés, des baraquements au gré de leurs envies, jonchent la campagne d’épaves de voitures et de détritus au mépris de toute réglementation, sans aucune réaction des pouvoirs publics.

On pourrait admettre que les zadistes cherchent à développer un mode de vie différent pour apporter la preuve qu’une économie locale, circulaire et d’autosuffisance soit possible et présente des avantages environnementaux. Mais il n’y a aucune raison qu’ils s’exonèrent du respect de la propriété d’autrui et des règles générales de la société.

À voir dans les reportages, celles dans lesquelles ils préparent leur alimentation, on peine à croire que les services officiels qui contrôlent les installations des agriculteurs ou transformateurs de matières alimentaires aient donné leur aval.

Il sera intéressant de surveiller le devenir de cette situation. Si le maintien sur place de zadistes n’est pas assujetti aux règles de la propriété ou de la location, le dernier pas vers l’anarchie sera franchi. Si des individus peuvent ainsi imposer leur mode de vie, ne laissant aux autochtones que le choix de la soumission ou du départ, alors d’autres pourront prendre possession des biens d’autrui, bafouer toutes les règles imposées aux citoyens sans aucune mesure de contrainte ou de rétorsion : l’anarchie aura vite fait d’étouffer la rigueur de la démocratie.

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