Régis Bonnin : « La Sorcière du Berry », un drôle de nom pour une bière !

Céréalier à Sainte-Lizaigne en Champagne berrichonne, Régis Bonnin ne se doutait pas lorsqu’il a repris l’exploitation de ses parents qu’il commercialiserait un jour sa propre bière.
Succédant à ses parents sur l’exploitation familiale en 1983, Régis Bonnin est progressivement confronté à des difficultés : sa surface initiale de 160 ha est trop petite pour qu’il dégage un revenu suffisant.

En effet, la moyenne en Champagne berrichonne est de l’ordre de 350 ha. Un agrandissement de 40 ha en 1988 n’y changera rien : il faut à terme se diversifier. Mais comment ?

Valoriser l’orge brassicole

En 2000, Régis et 6 autres céréaliers ont l’idée ambitieuse de créer leur propre bière afin de valoriser eux-mêmes leur orge brassicole. Ils tâtonnent pendant 4 ans avant d’élaborer leur recette définitive, avec l’appui d’un brasseur de la région. En 2004, ils déposent à l’INPI leur bière blonde, en 2006 l’ambrée (agréable l’hiver) et en 2008 la blanche (désaltérante l’été). Une bière brune va même être lancée en 2011.

« La Sorcière du Berry »

Petite spécificité pour la blonde : elle contient du sirop de gratte-cul, baie de l’églantier. Ces baies sont issues de fleurs que l’on appelait autrefois les « roses des sorcières » dans le sud du Berry, ce qui a donné à la marque son nom peu banal en 2004.
Et la Sorcière est exigeante : Régis lui consacre une partie de son temps, notamment d’octobre à décembre. Pour faire connaître ses bières, il n’hésite pas à participer aux salons, marchés de producteurs et autres évènements en tout genre.

Après des débuts discrets dans de petites boutiques et épiceries fines, la Sorcière du Berry se vend de mieux en mieux, notamment par la grande distribution, peu regardante sur le prix pour ce type de produit haut de gamme. La bière, de plus en plus connue s’exporte très bien hors de la région, vers Paris notamment.

La Sorcière donne ainsi un 1er complément de revenu à son créateur.

Nouvelle idée de diversification

Régis a ensuite l’idée de monter en 2009 un atelier de canards prêts à gaver avec un associé. Ses 14 000 volatiles disposent d’un parcours plein air de 9 ha et sont nourries avec les céréales de l’exploitation. Une seconde diversification réussie : la bonne rentabilité de l’exploitation est enfin assurée.

Un nouveau projet dans l’énergie

Régis Bonnin, qui n’est jamais à cours d’idées, souhaite maintenant installer des panneaux photovoltaïques sur le parcours plein air de ses canards et sur 9 autres hectares. Ils serviront de parapluie et de parasol aux volatiles qui aiment la chaleur mais pas le soleil, et qui aiment l’humidité mais pas la pluie!
Même les canards le réclament, alors pourquoi s’en priver ? Le site sera le plus important de ce type dans le département de l’Indre. Un 3e complément de revenu pour Régis, auquel il faut encore ajouter la trituration de colza et de tournesol à domicile.

Décidemment, Régis Bonnin : un personnage qui n’a pas froid aux yeux ?  Lui répond que « ce n’est pas sorcier » !

Un homme énergique qui n’a pas peur de prendre des initiatives

Regis Bonnin

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