Cette année 2013 commence comme la précédente avait fini : en pleine déprime pour nos productions animales.
Les causes, vous les connaissez tous : des prix de vente trop bas et l'explosion de nos charges. Concernant nos charges, soyons lucides, elles ne baisseront pas et les hypothétiques primes distribuées par Bruxelles ne viendront jamais. L’Europe est ruinée, et à terme, va se désengager de l'agriculture.

J’œuvre depuis quatre ans au sein de l'Association des Producteurs de Lait Indépendants (APLI). J'y ai compris qu'une autre façon de gérer nos filières était possible afin de tirer le juste prix de notre travail. J'ai compris que pouvoir arroser et drainer sans des contraintes excessives était possible.
« Comment ? », me direz-vous. En nous battant tous ensemble.
Mon combat, mené avec mes camarades, m'a permis de rencontrer bon nombre de décideurs de l'agriculture, de Vienne à Bruxelles, de Paris à Angoulême.
Tous ont bien compris les dégâts occasionnés par la libéralisation des marchés agricoles. Heureux de voir nos analyses partagées, je pensais pouvoir rentrer au pays en faisant confiance à ces décideurs quant à leurs capacités à répondre à cette satanée crise, qui de jour en jour met en péril nos exploitations. Mes ardeurs ont vite été refroidies, car à chaque rencontre importante le même mauvais plat nous a été servi.
Mais c'est le syndicat majoritaire qui a validé tout ceci : fin des quotas, directive nitrate, baisse des volumes d'eau , bien-être animal, bouclage électronique...
Les Chambres sont un lieu de démocratie et c'est l'assemblée permanente des Chambres d'agriculture qui valide ce que la FNSEA désire. Ainsi, la France, à travers ses ministres de l'agriculture successifs, imprime le tempo de l'agriculture en Europe.

Cette politique ne vous convient pas ? Reprenez vos Chambres et venez nous voir en 2013 ! 2013,nous y sommes ! Prenons les Chambres basta !
Certains me diront : « n'aviez vous pas dit que l'APLI était asyndicale ? » C'est vrai, je l'ai dit. Plusieurs réponses me viennent à l'esprit.
Tout d'abord, il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis ! Plus sérieusement, lors de mes différents déplacements, je me suis retrouvé avec les représentants de la CR et, toujours à mes cotés, je les ai vus combattre pour des choses essentielles à mes yeux : le revenu de tous les agriculteurs et le bon sens paysan.
Chaque fois, nous avons croisé le fer avec une cohorte de « cols blancs » qui n'étaient pas plus paysans que ma grand-mère n'était princesse de Parme. Chaque fois, nous avons partagé le pain et le fromage, incapables de nous payer le repas à 150 euros préparé pour « ces messieurs ».
Oui, j'ai apprécié leur motivation à vous défendre et oui j'ai rejoint la liste CR en Charente. Tout simplement, ils sont venus me voir m'ont proposé des places sur leur liste, sans obligation d'adhérer, me laissant libre de paroles afin de porter haut cette lutte paysanne.
Quel syndicat aujourd'hui est capable de faire la même chose ?

A tous les collègues qui vont lire ce courrier, je n'ai plus qu'une chose à vous dire : votez et faites voter CR !
Si un nombre conséquent de Chambres d'agriculture n'est pas géré par la CR suite à ces élections, il faudra attendre encore 6 longues années. La FNSEA, qui nous a vendus depuis longtemps, attend avec avidité la fin du scrutin pour finir la destruction de nos fermes.
Seuls et sans vote, nous risquons de tout perdre. Tous ensemble, nous allons gagner.
Dès le lendemain des élections, nos listes sont prêtes à agir, convaincre et combattre pour redonner à notre agriculture la place qu'elle n'aurait jamais dû perdre !

Bonne année, bon vote et à très bientôt !


Philippe Varacher, membre de l'APLI 16, candidat à la Chambre d'agriculture de Charente sur la liste CR.
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